(set: $doute to 0)(set: $VF to 0)(set: $coffre to 0)(set: $bouteille to 0)(set: $sac to 0)(set: $chips to 0)(set: $gant to 0)(set: $cuisine to 0)(set: $marinevoiture to 0)(set: $lecture to 0)(set: $bras to 0)(set: $barbecue to 0)(set: $punch to 0)(set: $yeux to 0)Les portières claquent. La voiture sent le plastique chaud, l'odeur t'a toujours filé mal au crâne. Le parking est vaste et vide. C'est lundi. [[Ouvrir le coffre]] [[Sortir du parking]]C'est une journée grise, commme souvent sous ces latitudes. Pas de pluie, mais l'air est chargé de son odeur, en plus de celle du plastique, qui colle à tes vêtements. Personne dans les rues : il fait froid. Les gens qui travaillent doivent encore y être, mais peu de gens travaillent par ici. Les plus vieux regardent la télé. Les autres s'occupent comme ils peuvent. [[Aller vers le parc]] [[Longer la nationale]](if: $bouteille is 1)[(set: $bouteille +=1)Tu écrases le plastique. Le bruit te ramène à la situation présente. Un boulot qui rapportera pas plus que les autres, qui ne sera pas moins risqué. Un boulot que n'importe qui pourrait faire.] (if: $coffre <1)[Une pression du pouce sur la serrure, le coffre s'ouvre, silencieux.] (if: $doute >0)[Tes yeux cherchent à éviter le bleu. Quoi d'autre ?] (if: $chips is 0)[ [[Un paquet de chips,]]] (if: $bouteille is 0)[ [[une bouteille d'eau,]]] (if: $sac is 0)[ [[un sac,]]] (if: $VF is 0)[ [[viande froide.]]] Pelle. (if: $sac is 0)[ [[Fermer le coffre.]]] (if: $sac is 1)[ [[Fermer le coffre->Sortir du parking]]](set: $coffre to 1) (set: $chips to 1) Goût patate. Le propriétaire légitime de la caisse l'a laissé trainé là. [[Ce n'est pas très intéressant->Ouvrir le coffre]] [[Le mettre à la poubelle]](set: $coffre to 1) (set: $bouteille to 1) De l'eau en bouteille, achetée dans une station service près de la sortie 24, direction Saperre. Eau de source bas de gamme, si ça existe. L'étiquette est à moitié déchirée. Tu fais souvent ça quand quelque chose t'inquiète, besoin de t'occuper les mains. Tout y passe, tickets de caisse, de bus, papiers de chewing gum, étiquettes, déchirés en bandes fines, comme une guirlande. Qu'est-ce qui te tracasse ? [[Paul]] [[Rien]](set: $coffre to 1) (set: $sac to 1) Un sac de sport Champion. Il existe depuis trop longtemps. Tu l'avais au lycée, déjà. La bandoulière a déjà été réparée deux fois et la fermeture Éclair ne ferme plus qu'une fois sur deux, mais tu le gardes, c'est idiot. Il est moche en plus. Il doit avoir un genre de valeur sentimentale. Tu le passes à ton épaule. [[Quoi d'autre ?->Ouvrir le coffre]](set: $coffre to 1) (set: $VF to 1) Emballé dans une bâche bleue. Qui ça pouvait être ? Un mec, une nana ? T'as jamais osé toucher aux bâches. Ce serait stupide. Mais parfois tu te demandes : qu'est-ce qu'ils ont fait ? Mouchard ? Concurrent ? Subalterne trop ambitieux ? Juste quelqu'un qui était au mauvais endroit au mauvais moment. L'envie de soulever un coin de bâche est pressante. Juste pour voir le visage de ce qui était encore une personne il y a quelques jours. Jamais vu de cadavre en dehors de ces sacs plastiques, et une fois, papé au funérarium. Il était cireux, on aurait dit un faux. [[Résister->Ouvrir le coffre]] [[Céder]]Le coffre claque, tout est à sa place. Toujours nerveuse quand tu fais ces boulots là. Pourtant, il faudrait pas : c'est bizarre d'ouvrir son coffre pour ne rien prendre, c'est même carrément suspect. Merde. Envie de lever les yeux pour scruter autour mais ça aussi c'est cramé, complètement cramé; [[Sortir du parking l'air de rien->Sortir du parking]] [[Remonter dans la voiture et partir]](if: $chien is 1)[ Tu retombes sur tes pas. Près du parc, de la boulangerie où vous achetiez des saloperies gélantineuses. T'aimais pas ça, mais c'était sympa de partager. C'était aussi une bonne façon de s'attirer les faveurs de Kenty, qui adorait ça. Après il vous laissait jouer à ses jeux et zoner dans sa chambre. [[Retourner dans le parc.->Tu en as vraiment marre.]] [[Aller chez Camille.->Aller chez Camille vite.]] ] (else:)[(set: $chien to 1) Tu marches lentement. Un gros chien qui aboie sur ton passage. D'un coup, quinze, vingt ans s'effacent. Un peu plus loin dans cette rue, Jordan qui a peur des chiens. Il tient ta main si fort qu'il te fait mal. "Arrête !" Tu lui lâches la main, il se met à pleurer. Sais plus ce que tu lui as dit pour le calmer. Il est de l'autre coté de la barrière, il peut pas t'atteindre. Tu es trop gros, il pourra rien te faire. Ça doit pas être le même. [[Tu entres dans le parc.]] ]Il y a quelque chose d'étrange dans ces villes qui se sont construites le long des grands axes routiers. La plupart des gens n'en voient jamais qu'une infime partie, deux rangées de bâtiments qui défilent à droite et à gauche. Flous. Ils roulent trop vite. Il n'y a plus grand chose ici. Une boulangerie et un troquet. Le reste des commerces a fermé. Les gens prennent la voiture et vont au supermarché. Faut dire que c'est moins cher. La maison de Camille est à droite. [[Toquer à la porte]] [[Continuer à marcher]]Coup de flippe, sueurs froides comme une descente d'acide. C'est de la parano, peut-être. Épiée. Tout le monde sait et un piège t'attend. Ils finiront pas s'apercevoir que tu ne viendras pas, alors ils se mettront à te chercher. Il faut te débarrasser du paquet mais il te manque la moitié du matériel. Inutile d'espérer y aller maintenant, ils ont peut-être déjà vu que la voiture était repartie, ou alors ils ont fait parler Camille ou alors ils se sont installés plus loin sur la route ou alors [[ils sont à l'arrière de la voiture]], ils s'y sont glissés quand tu regardais dans le coffre. Juste un coup ? Non. Deux : toc toc. Secs. Pas une visite de courtoisie, mais si un seul, elle comprendrait pas que c'est la porte. Elle se dirait c'est le [[chat]] qui a fait tombé un truc, tu sais pas. Elle a un chat, ou deux, tu sais plus. La porte s'entrouvre et elle glisse un oeil éclaté par la fente. Une ou deux secondes pour te reconnaitre, elle a plus la lumière à tous les étages. "C'est toi ? Entre." Mais tu n'as pas envie, ça pue le chat. Tu préfèrerais qu'elle te file les bidons, et qu'on en finisse. [[Entrer]] [[Pas le temps]]Tu dépasses la maison, tu n'arrives pas à t'arrêter d'avancer. À mesure que tu parcours la ville, des bouffées de nostalgie malvenue te subergent. Tu tournes à droite, rue [[Langevin]], celle que tu empruntais le matin avec maman pour aller à l'école. Des affiches collées aux feux. Un concert ringard à la salle des fêtes. Périmées. Tu es mal à l'aise. Tu n'as pas envie de te souvenir de ton enfance ici. C'est lourd, ça te donne l'impression d'être comme ces gens qui disent "à l'époque" alors qu'ils ont même pas trente ans. Pénible. [[Demi-tour]] [[Tu tournes à gauche]] Tu penses encore à Paul. C'est vrai qu'il était bizarre ce matin. Il est toujours angoissé quand tu pars et c'est pire quand c'est lui qui fait le voyage. Ce matin non. Il était sérieux, mais détendu du slip. Il a quasiment rien dit. [[Marine aussi a remarqué.]] [[Ce n'est peut-être rien.->Ouvrir le coffre]]Rien. Rien, ce n'est rien. Juste la fatigue. La migraine ne part pas, besoin d'air. Tour rapide des poches, plus de clope. Ça n'aurait pas aidé mais tu as en avais envie. Sous la masse grise des nuages : couleurs édulcorées. Au loin, il pleut, ici non. Pressentiment que tout va mal se passer. [[Fermer le coffre, sortir->Sortir du parking]] [[Replonger dans le coffre->Ouvrir le coffre]]Coup d'oeil rapide dans le rétro, une silhouette. Il bougera trop vite pour que tu puisses réagir. En jogging, l'air de rien, lui. Un fil autour de la gorge, cisaillera la chair, broiera la trachée. Tu ne pourras plus respirer. Corde de guitare ou de piano. Tu mourras. [[Envoyer la voiture dans le décor]]Accelère, monte dans les tours, plus d'air déjà, mal au thorax. Coup de volant à droite, la voiture heurte violemment la barrière de sécurité, glisse au-dessus, sur le coté. Tonneaux. Tu n'arrives pas à compter combien. La prise sur ta gorge se relâche d'un coup, ta tête heurte l'air bag qui s'est déclenché, puis dévie pour taper contre la vitre, les couleurs s'estompent. Le bas coté est en pente, la voiture finit par s'immobiliser. Plus personne sur la banquette arrière. [[Tu perds connaissance.]]Miaou. [[C'est le bruit du chat->Toquer à la porte]]"C'est bien que enfin tu vois, quoi des fois c'est l'autre je l'aime pas trop." Non, tu vois pas. Elle parle en hachure, par saccade, comme si sa bouche avait un cool down. Ça veut sans doute dire qu'elle est contente de te voir. "Tu veux du café ?" Elle a vraiment l'air contente. C'est probablement le fait de voir quelqu'un. Sa vie sociale s'est fânée depuis un moment. Un fond musical techno-boum-boum. Jamais été douée pour reconnaitre les sous-genres. Jamais été une grande amatrice de musique. Camille part vers la cuisine. [[La suivre]] [[Explorer le salon]](if: $gant is 0)[ (if: $cuisine is 0)[ "J'ai pas le temps, je prends les trucs et je me barre." Elle ouvre un peu plus la porte et te regarde d'un air idiot. Elle a toujours cette tête quand elle s'apprête à faire des reproches. Elle voit que tu es sérieuse, elle ravale. "Ils sont derrière." Elle bosse dans une usine d'engrais chimique ou un truc comme ça. Les vapeurs lui ont peut-être grillé quelques neurones de plus. Vérif de dernière minute, tu t'aperçois que t'as encore ton portable allumé. Tu l'éteins, tu enlèves la carte sim.] L'arrière-cour n'est pas une décharge mais ça finira par arriver. Des machins entassés.] <small>télé HS</small>[[barbecue en parpaings]]machine à laver<big>carcasse de voiture</big>vélo déso gouttière ssé[[gants de jardinage]]pots de fleurs cassés Au fond, sous une bache, les [[bidons]]. (set: $barbecue to 1) Une fois vous avez fait des chipos, c'était l'été. Juste vous deux ? Peut-être quelques uns de ses copains débiles aussi. Peu appréciables. Mais Camille, oui. Vive et rigolote. C'est bizarre de se rappeler de ça maintenant qu'elle est un peu abrutie, ça fait comme un vide. Vous vous marriez bien toutes les deux. Ça t'arrivera sans doute un jour aussi. Une montée de trop et un fusible qui lâche. Gros trip et on est plus pareil après. On est ralenti, le monde évolue trop vite autour, on arrive pas à l'analyser en temps et en heure. Mais est-ce que c'est permanent ? Cam avance à pas mesurés dans le jardin, comme une grabataire. Elle trébuche sur une barre de métal rouillée. Foncedée, c'est sûr. [[La laisser->bidons]] [[L'aider]](if: $gant is 0)[(set: $gant to 1) Tu les ramasses, ils semblent en bon état. Des gants, c'est toujours utile. Elle te voit faire, l'air sur le point dire quelque chose, puis elle hausse les épaules, gauche. Ça veut sans doute dire qu'elle s'en fout. Tu les mets dans ta poches.] (else:)[Les gants sont dans ta poche arrière, maintenant.] [[Retour->Pas le temps]] (if: $barbecue is 1)[Tu veux chasser les souvenirs, mais ils refusent de partir. Plan par plan, tu repenses à cet endroit, sa dégradation progressive. Au début c'était juste deux trois merdes ici et là, des bouteilles vides parce qu'elle faisait la fête. Maintenant elle y bazarde ce qui marche plus, ce qu'elle récupère à droite où à gauche. Ce qu'elle fauche au boulot] (if: $bras is 1)[À quoi bon lui raconter quoique ce soit. Elle pigerait la moitié, elle en retiendrait moins. Tu n'as pas de temps à perdre avec ça. Avec elle. Elle enlève la bâche bleue, même bleu que celle de ton coffre.] (if: $bras is 2)[Vous aurez le temps, alors. Vous irez au ciné, ou tu l'emmeneras avec toi à Paris. Tu aurais dû le faire la dernière fois. Est-ce que son état était déjà si craignos ?] (if: $yeux is 1)[Tu t'occupes d'elle et après tu ouvres un orphelinat, un hospice, un centre d'accueil pour SDF ? C'est pas ton problème.] (else:)[ (if: $sac is 1)[Elle ote la bâche, tu ouvres le sac. En quelques secondes, l'affaire est pliée. Tendus, les fibres synthétiques du sac Champion, les muscles de ton dos quand tu l'endosses, les traits de Camille quand tu lui dis aurevoir, ta démarche dans la rue. Un dernier signe de tête, elle rentre chez elle. [[Le sac est lourd.]] ] (else:)[ "Tu as quelque chose pour que je le mettes dedans ?" Elle répond pas mais s'en retourne lentement vers sa maison. Une porte à l'arrière, elle est obligée de bourriner pour l'ouvrir. De l'autre côté, des boites et des sacs plastique empilés, tu ne distingues pas bien la pièce. Elle revient avec un carton vide. Super. Tu enfournes les bidons dedans, tu doutes que le fond tienne, c'est au moins 5kg par machin. Tu le soulèves par en dessous, le liquide glougloutte, poisseux. Le carton sent l'humidité et la poussière. Marcher cinq minutes avec ce vieux truc sous le nez. T'en rêvais. "Bon, comme d'hab pour les sous." Elle hoche la tête tristement. Tu vois bien que quelque chose l'emmerde, mais t'as qu'une hâte : reposer ce poids mort que tu as sur les bras, pas le temps pour du blabla. "Tchao" [[Et t'en vas->Le sac est lourd.]] ] ]Elle semble plus maigre que jamais. Quand tu l'as attrapée par le bras, tu as eu l'impression que tu aurais pu [[le briser]] en serrant trop fort. Elle marmonne un remerciement automatique. Elle se concentre sur ses pieds, tu le vois dans ses [[yeux]]. Vague culpabilité. Ce n'est pas ta faute si elle a commencé, ni si elle est restée perchée, d'ailleurs. Mais tu n'as rien fait pour la dissuader. Ridicule : c'aurait été particulièrement hypocrite de ta part. Fais ce que je dis, pas ce que je fais. Tu n'étais pas là quand elle a plongé. C'est pas ta soeur, ni même ton amie. Juste une fille avec qui le courant passait bien. C'est con, mais c'est comme ça. [[La guider prudemment]] [[La presser->bidons]](set: $bras to 1) Une fois tu as cassé le bras d'un mec. C'était au début, avant que tu ne décides que ton truc, c'était conduire. Avant même que les choses soient sérieuses. C'était juste du petit deal, de la rapine, de la refourgue, du truandage de bas étage. Vous essayiez de piquer une vieille Laguna pour partir à la plage et là, un type qui se pointe, genre cowboy ou judoka, la quarantaine mais armoire. Il explose Marine d'un coup de poing, sale. Le pire c'est que c'était même pas sa voiture, tu crois. Tu étais de l'autre côté de la bagnole, tu l'avais pas entendu arriver. Il gueule pour te faire peur, tu te rappelles plus bien ce qu'il a dit, mais automatiquement tu penses à un truc sur les arabes parce que tu aimes l'idée que tu as cassé le bras d'un gros con. Mais quand même, il te semble bien que c'était un truc sur les arabes. Donc il commence à faire le tour, menaçant, mais toi, t'as une barre à mine, et lui il l'a pas vu, parce qu'il fait nuit. Un swing magique, force de rotation en plus du poids du machin, direct un peu en dessous du coude, BRAC ! Il s'est affalé sur la caisse en hurlant, t'as hésité à lui en remettre un coup dans la gueule. Il en serait sans doute mort. T'as préféré ramasser Marine et partir. [[Tu racontes ça à voix haute]] [[Tu préfères te taire->bidons]](set: $yeux to 1)Ils sont creusés de cernes et ternes. Pas des yeux morts, pas tout à fait. Elle se dégage mollement et détourne le regard. Une affreuse certitude : elle est consciente de son état, elle sait ce qu'elle a perdu. Elle déteste ce qu'elle est devenue. [[Elle est seule responsable->bidons]] [[Tu dois l'aider.]](set: $doute +=1) "J'ai reçu un appel ce matin..." Elle a l'air d'hésiter en te disant ça. Elle devrait pas t'en parler, tu le sens. D'un coup, les cheveux de la nuque qui frémissent. "Un mec voulait savoir si je voulais travailler avec lui j'ai dit j'ai dit que je travaillais déjà avec toi. M'a proposé beaucoup." Essaye de ne pas crisper ta main sur son bras. Sans la regarder : "Tu as accepté ?" "J'ai dit que j'allais réfléchir" Elle est loin d'être bête. Juste lente pour parler, mais ça trompe son monde. [[L'interroger.]] [[Lâcher l'affaire.]]Tu dis : "T'as pas envie de tout lâcher ?" Imperturbable derrière son masque d'idiotie figée. Vous arrivez au bout du jardin. "Pour quoi faire ?" Elle a réussi à aligner trois mots sans faire de pause, la question a dû faire mouche. "Je sais pas, tu fais quoi ici ?" Elle regarde autour d'elle. Tellement pathétique que c'est grotesque. Tu regrettes un peu de t'être engagée sur ce terrain. "Toi tu veux arrêter ?" [[Oui]] [[Non]](set: $cuisine to 1) Contrairement au reste de la maison et à tes attentes, la cuisine est clean. L'odeur du café est pregnante, elle est déjà en train de te remplir une tasse. Tu lui as même pas répondu, elle a juste décidé que t'en voulais. Ça a l'air de lui faire plaisir, tu prends ce qui t'es offert. "Merci" Une gorgée, du bout des lèvres. Connu mieux, connu bien pire, c'est buvable. Elle sourit bizarrement. Tu bois ton café, elle te propose une clope et tu acceptes. Tu reprends un café. En silence. Vibration dans la poche. Ton portable. Tu étais sûre de l'avoir laissé dans la voiture. [[Autant regarder ce que c'est.]] [[L'éteindre.]]Un véritable merdier. Difficile d'en appréhender tout le contenu. Ce que tu remarques d'entrée, c'est l'ordinateur portable branché à de petites enceintes. Avec un certain soulagement, tu constates que Mégateuf Volume 4 cède la place à de la folk aigrelette un peu insipide. Au sol, des magasines, des boites à pizza, des sacs en papier craft aux couleurs du fast food le plus proche, des bouteilles de soda vide. Aussi, des comics inconnus. Un peu partout. Visiblement, il lui reste un centre d'intérêt. Au moins un. Vous en aviez parlé, il y a longtemps. Elle les achète sur internet, des trucs underground, imprimés à 500 exemplaires dans des caves du Canada, des États-Unis ou du Mexique. Elle les lit en s'aidant d'internet, parce qu'elle comprend pas bien l'anglais ni l'espagnol. Sur une commode d'où dépassent [[des feuilles volantes couvertes d'esquisses]], une [[photographie encadrée.]] Des fringues, à droite à gauche. En trois endroits, des plantes d'intérieur mortes. Des paquets de clope vides, dommage. Les choses semblent converger vers l'ordinateur. Elle doit passer une bonne partie de son temps libre dessus. Une odeur d'ennui, de désespoir qui flotte et te rend un peu malade. Tu vas ressortir avec tes vêtements imprégnés, ça sentira pendant tout le trajet. Envie pressante de sortir pour retrouver le ciel gris et l'air humide.<img src="http://i.imgsafe.org/3f522be.png" border="0" alt="Portable"> Merde. Mauvais. Très mauvais. Merde ! Poser la tasse de café pour pas en foutre partout, tu trembles. Qu'est-ce qui a foiré ? Qui a merdé ? Les belges ? N'appelle pas. Il est marrant. [[Appeler quand même]] [[Il faut partir, tout de suite->Fuir avec Camille]]Tu devrais faire la conversation. Dire un truc, demander des nouvelles ou t'en sais rien, qu'au moins vous arrêtiez de vous dévisager comme deux merlans. "Comment va ?" Bravo, brillant. Elle se contente de hausser les épaules. Ça va bof, tu aurais pu le deviner. Elle a un job de merde dans une usine, une addiction à un/des produit(s) stupéfiant(s) qui lui bouffe son salaire et sa vie sociale, peu/plus d'ami, une maison moche dans une ville moche dans un coin moche où il flotte huit à neuf mois sur douze, dans un pays qui la foutrait en taule ou dans un asile s'il avait seulement conscience de son existence, et si toutes les places étaient pas déjà prises. Bof, donc. C'était vraiment une question con. [[Tu n'es pas venue pour discuter.]] [[Réessayer d'entamer une conversation.]]Messagerie. Peut-être que si tu lui donnes rendez-vous à la station service, il pourra t'y retrouver plus tard et t'expliquer ce qui va pas. [[Laisser un message]] [[Mauvaise idée->Fuir avec Camille]](set: $message to 1) Du mal à effacer les traces d'angoisse dans ta voix. Tu laisses ton message, Camille te regarde. Elle a l'air inquiète elle aussi. Tu raccroches. Elle hésite, puis : "Ça va ?" [[Oui. Oui, ça va, mais je dois y aller.->partir seule]] [[Non. Il y a un problème, on est en danger.->Mauvaise idée]][[Il faut partir, tout de suite->Fuir avec Camille]] Arrivée au parking, toujours personne. Problème : que faire du cadavre qui attend dans le coffre ? [[Bazarde-le ici, maintenant, et pars en trombe]] [[Il sera temps de s'en occuper plus tard.]](set: $corpse to 0) Une petite manoeuvre, coffre collé au container à carton. C'est lourd, un macchabée. Tu le hisses difficilement, tu pries pour que personne ne regarde, pour que personne n'arrive. Normalement, tu ne touches jamais les corps. Tu te contentes de les transporter du point A au point. Mais tu prends quand même tes précautions : gants, cheveux coincés dans une casquette, vêtements en nylon. Le couvercle du container retombe lourdement. Ça fait un vacarme épouvantable. Pas le temps de s'en inquiéter. (if: $message is 1)[ [[Tu es déjà partie]]] (else:)[ [[Sortir du parking au pas, ne pas attirer davantage l'attention->Tu n'as nulle part où aller]]](set: $corpse to 1) On trouvera un moyen. Si c'est le client qui a merdé, on pourra toujours l'amener aux belges et trouver un arrangement. C'est pas le plus urgent. (if: $message is 1)[ [[Il faut dégager en vitesse.->Tu es déjà partie]]] (else:)[ [[Tu n'as nulle part où aller]]]Tu reprends l'autoroute. À 130, tu en as pour une demi-heure. 130, probablement ton rythme cardiaque. Trafic fluide. 107.7 : parlent pas de barrage policier, c'est toujours ça. Musique ? Non, pas de musique. Plutôt envie de casser quelque chose. Une clope. Te faut une clope. [[Y'en a bien une qui traine quelque part]] [[On verra à la station]]Yes ! Une vieille roulée à demi fumée dans le cendrier. Un goût dégueu les premières lattes, après ça va mieux. Ça aide un peu. En cinq bouffées tu fumes le filtre, parait que c'est le pire pour la santé. Vous allez devoir partir quelque part et y rester un moment. Il faudra que vous en discutiez. Marine proposera d'aller chez sa famille dans le trou du cul du monde, mais ça servirait à rien. S'ils remontent jusqu'à Paul, ils remontent à Marine et donc à ses parents. Pas bien sûre de qui sont "ils", pas envie d'y penser. [[Sans même y penser tu bifurques vers la station]]Tu risques d'attendre un moment de toute façon. S'ils sont pas là à 16 heures, tu te barres. 16 heures, c'est bien, ça laisse le temps à Paul d'écouter ses messages. Les panneaux les arbres les poids lourds la glissière les bandes blanches ==> défilent. <== C'était sûr, que ça finirait par merder. Tu le savais depuis le début, tu espérais juste que l'un d'entre vous aurait senti le bon moment pour tout arrêter. Perdu. [[La station se profile]] Garée en bataille. Besoin de manger un truc pour calmer tes nerfs. Un truc sucré, une cochonnerie quelconque. Tu fouilles à la recherche de petite monnaie, penchée sur le siège passager. On tape à la vitre. Déjà ? [[Tu lèves les yeux.]] Juste le temps de voir le canon du flingue ====><= la ===><= balle ==><= traverse =><= la fenêtre =><== puis =><=== ton =><==== crane =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Vite garée, pas grand monde. Coup d'oeil par la vitre, pas sereine. [[Était-ce une si bonne idée ?]] Besoin de te dégourdir les jambes, de te calmer. Mains moites sur le plastique tendre du volant. Envie de pisser, aussi, [[tu sors.]] Non. C'était une idée de merde. C'était débile ! DÉBILE ! Tu redémarres la voiture, marche arrière pied au plancher. Un type sort en trombe d'un coupé bleu. Il a une arme, tu es sûre. Il vise. [[Lui foncer dessus]] [[Bifurquer vers le parking poid lourd]]Tu fais quelques mètres à peine, même pas atteint le trottoir. Des pas dans ton dos. Tu te retournes. Il est petit et quelconque et il te tire dessus trois fois. Ton ventre et ton sein droit explosent. Il ne s'attarde même pas pour ramasser ton corps. Très vite, tout s'éteint. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Droit sur lui, pleine bille. Il tire, trou dans le pare-brise. Il se jette sur le coté. Tu le loupes de rien. Le coupé bleu recule et te coupe la route. Pas le temps de corriger la trajectoire. Airbag Tout flou Pas la peine d'essayer de redémarrer La bagnole est morte Pas le porte-flingue Ouvrir la porte Titube vers la supérette Bon tireur sans doute Tu entends la détonation Loin Et le feu transperce ton torse Écroulée =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]La vitre arrière explose quand les balles la transperce. Tu tournes sec, tu ne sais pas où est le tireur. Paul ne viendra pas, Marine ne viendra pas, ils sont sans doute morts. Le coupé bleu surgit dans le rétro. Plus rapide, mais sans doute moins maniable. Pas beaucoup de chose pour toi si ce n'est conduire bien, très bien. Cris des conducteurs attablés. Portugais ? Quelque part dans ta tête : c'est vrai qu'il est midi passé. Tu dérapes à droite, par dessus le talus. Le coupé fait une embardée et s'emplafonne dans un 35t. Pas le temps de compter les blessés. À gauche, tu rejoins la bretelle de sortie de l'aire de repos. Un usager surpris pile, klaxonne. [[Tu es de retour sur l'autoroute.]]Te revoilà à 130. Tu balances ton portable par la fenêtre, on sait jamais. Effort de mémoire : Tu dois avoir cent balles sur toi. (if: $corpse is 1)[Problème : toujours un cadavre dans le coffre. Peux pas garder la voiture. Tu dois la larguer quelque part. Les kilomètres défilent, et la frontière s'approche. Un endroit ou il y aurait un bus, un train, n'importe quoi. [[Tu prends la sortie 14 vers Cambrai.]]] (else:)[On va pas loin avec cent balles, y'aura pas de quoi payer l'autoroute et l'essence pendant 1000 bornes. Il faudra prendre les petites routes jusqu'à tomber en panne et faire du stop ensuite. Partir suffisamment loin pour que personne te retrouve. [[Direction Mons.]]]Tu traverses la ville sans t'arrêter, ton estomac gargouillant. Des patelins plats, en brique, séparés par des kilomètres de champs, un ou deux arbres qui trainent. Tu n'aimes pas ce coin. Tu finis par emprunter un chemin de terre. Ballotée pendant dix minutes, suffisamment loin dans les terres. Garée en merde à moitié dans le fossé. Combien de temps avant que quelqu'un s'y intéresse ? Avant que les flics n'ouvrent le coffre ? Deux-trois jours. Une semaine si t'as vraiment du bol. Tu commences à marcher. Rejoindre la départementale, faire du stop. Aller là où on t'emmènera. Le plus loin possible. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Mons, puis Liège, par les petites routes, ça prendra des plombes. Tu sais pas trop combien de temps le réservoir tiendra. Tu passera par la D228 et Villers-Sire-Nicole. Y'a plus de vitre arrière, c'est quand même suspect. Pas le moment d'attirer l'attention. Arrêt rapide dans une brasserie à l'aérodrome de Vieux-Reng. Saucisse frites. Paquet de tabac neuf en poche. Tu roules. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Elle te regarde, la bouche entrouverte. Elle imprime pas. Pendant un instant, l'envie de lui mettre une gifle, mais ça s'en va vite. Servirait à rien. Elle remonte les mains le long de son ventre, comme si elle avait mal au bide. Chaque seconde passée ici augmente les risques de voir débarquer =><= Des flics Des rivaux ambitieux Des ennemis du client Les belges qui ont décidé de se passer de vos services Les hommes du client qui a décidé de se passer de vos services Des ennemis des belges <== On se fait allumer pour un rien quand on est juste un pion. Camille ne réagit toujours pas. [[Merde, tant pis pour elle.->partir seule]] [[La trainer.]]Elle titube derrière toi, tu la tire sans ménagement jusqu'au salon. Coup d'oeil par la fenêtre, personne. Pour l'instant. "Ta caisse, elle démarre ? Elle roule ?" Tu la secoues sans ménagement, essayes de ramener de la lumière dans ses yeux. "Oui." "Tu prends tes affaires, on se tire dans deux minutes. T'as pas une arme à tout hasard ?" Elle te regarde, incrédule. [["Donne-moi les clefs de ta bagnole"]] [["Va préparer tes affaires."]]De toute façon elle est plus en sécurité ici, chez elle. Tu ne peux pas l'emmener, ce ne serait pas raisonnable dans son état. Tu finis ta tasse d'une traite, direction la sortie. "Tu prends pas les bidons ?" "Non." "Tu les prendras quand ?" "J'en sais rien. Merci pour le café." Tu es dehors, déjà. Elle reste sur le pas de la porte, confuse. Tu lui fais un signe de main et tu pars vers la [[voiture]].Le choix de la destination importe peu. Il faut que tu te débarrasses de cette caisse en premier lieu et que tu en récupères une autre. Rentrer à la maison est exclu. Les autres se débrouilleront pour embarquer ce qu'il faut, s'ils le peuvent. [[Redescendre vers Paris, aller dans un squat ?]] Ça ferait l'affaire quelques jours, mais ça mettrait les gens là-bas en danger. [[Partir à Lyon]], chez Francis... Il ferait la gueule, mais te laisserait pas dehors. Ou bien rouler. Rouler vers Lyon mais continuer, [[en Italie]] et attendre que Paul rappelle. Ça te changerait de cette zone pourrie. Essayer de zoner du côté de l'appart pour voir si Paul où Marine donne signe de vie, crécher avec les toxs de la Soute en attendant. Changer de look. Si tu te rases une partie de la tête, si tu taxes des treillis et que tu promènes un de leurs clebs, personne ne te reconnaitra. Ils sont cools, les gens de la Soute, ils poseront pas trop de questions. Pour la bagnole, la meilleure solution est de la larguer au large d'Amiens et de rentrer à gare du nord en train. Cligno, tu sors. Faut juste espérer que ce soit pas les flics qui sont sur le coup. T'as toujours deux fois plus de chances de te faire contrôler quand t'as que la moitié du crâne qu'est pileux. Même pas sûre que ce mot existe. Les champs d'on ne sait quoi bordent la route qui file en ligne droite vers Villers-Bretonneux. Essuie-glace : il se met à flotter. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Tu hésites à l'appeler avant. Tu te dis qu'il vaut mieux éviter. Si des gens te cherchent, ils ne pourront pas remonter jusqu'à vieux copain de lycée. Tu es sûre de ne pas le mettre en danger ? Oui. Coup d'oeil dans le rétro, personne ne te suis. Ne sois pas parano, c'est pas le moment. Une fois arrivée, tu trouveras un cybercafé pour créer une adresse mail et lui dire que tu es là. Après, on verra. Un plan nul, c'est mieux que pas de plan. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Ouaip, c'est un super plan. T'as pas beaucoup de sous, mais si tu tombes en panne, tu pourras toujours faire du stop. Et puis une fois là-bas, tu chercheras un boulot à la con, serveuse ou chauffeuse-livreuse. Tu resteras là-bas jusqu'à avoir des nouvelles des autres, où jusqu'à ce qu'on te retrouve. Ce sera comme des putains de vacances ! DES PUTAINS DE VACANCES ! Tu pleures ? C'est les nerfs. Imagine un peu la chaleur qu'il fait là-bas quand ici, il flotte. On est au mois de septembre mais tu vas pouvoir aller à la mer. Si ça se trouve, Paul et Marine te rejoindront et vous serez heureux là-bas. Tu décides d'éviter Paris. Saint-Quentin, Reims, tu merdes à Troyes et te retrouve sur l'A5, mais tu rattrapes l'A6 à Dijon. Autoroute du soleil. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]](set: $bras is 2) "Et vous êtes allées à la mer ?" "Le lendemain, ouaip. En train. Une galère, parce qu'on avait pas de billet." Elle rigole. "Ici les trains passent plus avant j'aimais bien la nuit..." Elle a un moment de flottement, elle s'est perdue au milieu de sa phrase. Au fond de toi, de la compassion, l'envie de faire quelque chose pour elle. [[Tu pourrais l'emmener, ça lui ferait du bien de se promener]] [[Tu repasseras la voir au retour, vous ferez un truc ensemble.->bidons]]C'est une idée vraiment idiote. Emmener une junk dans un plan comme celui-là, autant rouler avec une r5 aux couleurs de la jamaïque en écoutant du reggae. ... Tu vas le faire, hein ? T'en meurs d'envie, sans savoir même pourquoi. [[Suffirait de lui demander.]]"C'était qui ce type ? Il a donné un nom ?" " Non." "Il a posé des questions ? T'es sûre que c'était pas les flics." "Non. Il ..." Perdue. "Écoute Camille, c'est peut-être important et ça m'inquiète. Est-ce qu'il a demandé des trucs sur nous ? Est-ce qu'il nous connaissait ? Par qui il avait entendu parler de toi ?" "Sais plus." Elle secoue la tête, bras croisés. Envie de la gifler pour qu'elle fasse un effort. Servirait probablement à rien, garde ton calme. Respire. Ça craint. En fait, c'est carrément un drapeau rouge. Dans trois cent mètres, faites demi-tour dès que possible. [[Il vaut mieux tout annuler.]]"Tu fais ce que tu veux, rien t'empêche de travailler pour deux personnes." Tu lâches ça, tranquille. Tu sais bien, elle sait bien, vous savez tous que c'est pas possible. Toi tu t'en fous à la rigueur, mais le milieu veut ça. Rapport de confiance, peut-être. Tu te sentirais trahie si elle préférait bosser avec quelqu'un qui la paie plus, plutôt qu'avec vous ? Non, pas vraiment. Par contre, si elle bavait sur vous, sur vos activités, là oui. Mais d'une elle en sait pas grand chose, de deux, sa tête est un gruyère. Donc bon. Mais certains groupes s'imaginent avoir des rapports d'exclusivité. Le genre prêt à te tuer si tu mange à un autre ratelier. C'est pas ton cas. Votre boulot : débarrasser les autres de leurs cadavres, pas en fabriquer de nouveau. Pourtant, ça te chagrine un peu : elle a pas dit non, elle a dit qu'elle allait y réfléchir. Autrement dit, elle voulait voir comment tu réagirais. Service. Royale indifférence, du coup c'est peut-être un peu forcé mais t'arrives pas à trouver plus approprié. Si elle vous lâche, il faudra payer les belges en liquide. Moins de profit. C'est peut-être un signe qu'il faut changer de secteur. Vous aurez le temps d'en discuter plus tard, avec les autres. Vire la bâche, prends ce qu'il faut, [[trace ta route.->bidons]]Carrément. T'en as ras le bol de faire des allers retours, de craindre les shmits, de craindre les gens, tout le monde en fait. Tu aimerais en finir avec énormément de choses en un minimum de temps. Désabusée, toujours, par le monde et les choses. "Ouaip." Il faut que tu te tires d'ici. Cet endroit, c'est une putain de tombe. Sa tombe à elle. Elle voit personne, elle se défonce. Un jour quelqu'un viendra, Paul ou toi ou son dealer ou un collègue qui s'inquiète et la trouvera à coté raide à coté de son pieu, son chat lui aura bouffé la langue. La laisser ici, c'est la condamner à l'overdose. Tu te sens mal, envie de gerber. Deux choix, maintenant : [[Prétendre que cette conversation n'a jamais eu lieu.->bidons]] [[La sortir de là.]]"Non, tu te doutes bien que je peux pas arrêter d'un coup." Tu claques des doigts pour illustrer ton propos. "Mais toi tu devrais faire une pause, partir en vacances, ou un truc comme ça." "Ouaip. T'as raison." Tu demandes si elle a attendu la fin de ta première phrase pour arrêter d'écouter. Cause toujours tu m'intéresses, tu aurais pu t'en douter. C'est une cause perdue, [[autant finir ce pour quoi tu es venue et dégager.->bidons]] Pièce blanche, draps blancs, le poignet menotté aux barreaux du lit. Ils t'interrogeront longtemps, tu ne diras rien. Ils te parleront des corps retrouvés à l'appart, tués par balle, et tu sauras que tes amis sont morts. [[Tu garderas le silence]] [[Tu balanceras tout, tout le monde]]Ils auront retrouvé des traces de chaispasquoi dans ton sang. Sans doute de vieux trucs. Tu seras sûre que t'étais clean. Tu prends jamais rien avant de conduire. Ils te croiront pas. Ils penseront que t'es une de ces junkies qui fait n'importe quoi pour un fix. Ils t'enverront en taule. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Tu as noté des noms, des adresses, même un ou deux numéros de compte, des faits, des colis que tu as transporté. Tu négocieras des informations et ton témoignage. Tout ce que tu connais du système judiciaire, c'est ce qu'il y a dans les feuilletons nuls de 23h30 sur TF1, avec Ice-T. New York Unité Spéciale. Autant dire que ça sert à rien. Ils se marreront quand tu demanderas un programme de protection de témoin. Ils te diront que de toute façon, si continues pas à tout déballer, tu iras en prison, et tu te feras tuer pareil. C'est idiot, parce que de toute façon tu aurais coopéré. Tu n'auras plus grand chose à perdre. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]La poubelle dégueule. Vu l'affluence sur le parking, elle a pas dû être vidée depuis un moment. Un peu plus loin, un container. Hop. [[Retour au coffre->Ouvrir le coffre]] [[Sortir du parking]] C'est étonnant qu'ils aient pas renommé cette rue quand la mairie est passée front national. [[Tu tournes à gauche]] [[Demi-tour]]Et tu te retrouves face au lotissement dans lequel tu as passé dix années de ta vie. Ce sont des petits pavillons HLM, crépis, lâchés sur une butte en tas désordonnés. Quelques modulations ici et là, pour faire croire que chacun est unique. Au fond, ce qui les distingue les uns des autres, c'est la marque des paraboles. Un instant de panique : quelques repères familiers ont changé, l'emplacement du container à verre, le parterre fleuri municipal, perte de repère, et tu as du mal à te souvenir lequel était le vôtre. Ici non plus, personne. Tu distingues à travers une ou deux fenêtres la lumière tremblante d'une télé allumée. C'est anxiogène. Déjà que quand vous avez emménagé, les bâtiments étaient vieux, maintenant, certains murs présentent des tâches d'infiltration plus grandes que toi. De la mousse sur les toits, des barrières piquées de rouille. Les lotissements, c'était la mode après les barres et les tours. C'était un peu plus cher, mais tes parents ont préféré, tu leur as jamais demandé pourquoi. Au final, c'était pas beaucoup plus grand, mais c'est vrai qu'à six, dans un trois pièces, ç'aurait été l'horreur. Tu montes la butte. "La champignonnière", pareil, t'as jamais su pourquoi ça s'appelait comme ça. Il devait y en avoir une ici, avant. [[Bon, ça suffit.->Demi-tour]] [[Grimper]]C'était sympa, mais c'est pas le moment. À chaque fois que tu viens chez Camille pour récupérer des trucs, ça te fait le coup. Envie d'avancer plus loin, de voir ce qui a changé, ce qui est resté. Comme si ça allait apporter autre chose qu'un sentiment de vide. Tu ne te souviens pas de tant de choses que ça, en plus. Il faudrait revenir avec Marine. Elle se souviendrait peut-être de plus de choses. Elle se souvient toujours des trucs marrants. [[Tu arrives devant la maison de Camille.->Toquer à la porte]] Mais vous n'avez rien dit. Tu parles peu le matin et elle c'est pire. Déjà, elle s'est levée pour te dire aurevoir alors qu'elle s'était couchée à pas d'heure, bel effort. Il avait rendez-vous avec [[les clients]] dans la journée, en plus. C'était peut-être ça le problème. [[Est-ce vraiment le moment de révasser ?->Ouvrir le coffre]](if: $doute is 2)[(set: $doute +=2) Merde, qui tue des gosses ? Pas étonnant qu'il soit pas dans son assiette à l'idée d'aller les voir. Sa décontraction : une façade, c'est certain. Mais ça colle pas, trop grave. Un truc à se reprocher ? Idée : Et si le gosse s'était fait tuer parce qu'il était noir ? Doute affreux. Il aurait quand même pas accepté de bosser pour une milice. Il a pas pu accepter. [[Non. Impossible.->Ouvrir le coffre]] [[Tu dois en avoir le coeur net.->Appel Paul]]] (else:)[(set: $doute += 2) Sale organisation. Vous avez déjà travaillé pour des dealers avant, mais eux ils sont plus gros et plus méchants. C'est le troisième colis spécial que vous livrez pour eux en deux mois. Quasi-certaine qu'ils emploient d'autres coursiers que vous pour écouler leur stock. Tu n'aimes pas ça. Tu n'as jamais aimé ça, en fait, mais maintenant c'est pire. Ils sont menaçants. Tu sens bien qu'à la moindre merde, c'est toi qui finiras dans un coffre en partance pour la frontière. Tu préfèrerais arrêter de bosser pour eux dès que possible. [[Mais en attendant...->Ouvrir le coffre]]] (set: $doute +=2) (set: $sac to 1) T'as des gants. Tu risques rien. Du bout des doigts, froissement des fibres. Un bout de peau apparait. La nausée presque, mais tu continues. Une épaule noire, pas de vêtements. Puis un visage. Jeune. Très jeune. Replie ça en vitesse imbécile, avant que quelqu'un ne débarque. treize ans maxi. Putain. Prend le sac, referme le coffre. Pourquoi est-il mort ? Tu sais pas, tu sauras jamais. T'as jamais pensé que tu transporterais des gosses. Juste des vieux ? À partir de quel âge c'est okay ? Dix-huit. Seize. Pas douze. [[Reviens à ce que tu fais->Ouvrir le coffre]]Tut, il décroche. Voix alarmée. ==> "Un problème ?" <== "Dis-moi pour qui on bosse." Autoritaire, tu l'as toujours été un peu. De l'autre coté une pause. Le malaise ? Tu pries pour qu'il soit juste en train de chercher les noms. ==> "Pourquoi ?" <== "Dis-moi pour qui on bosse, Paul." ==> "Tu me fais pas confiance ?" <== Le connard. Le sale connard. Envie de balancer le téléphone au loin. Envie de lui écraser la face. "Okay, tu sais quoi, la bagnole est à Laigne. Moi j'arrête tout." ==> "Tu t'énerves pour rien. On bosse pour Novàk." <== "Tu mens." Il dit plus rien pendant un moment. ==> "J'avais pas le choix." <== [[L'insulter]] [[Raccrocher]]Des flots de mots obscènes, tu t'abandonnes à la colère. Combien de temps ça dure, aucune idée. De l'autre coté, il la ferme, il encaisse ou il a posé le téléphone, il fait ça des fois. Finalement, ton vocabulaire se tarit et tu es obligée d'arrêter de crier. Tu l'entends encore respirer à l'autre bout. Il a encaissé. Il avait intérêt. ==> "Je suis désolé." <== Envie de recommencer à hurler, tu parviens à te contenir. Main crispée sur le téléphone, commence à faire mal. Il demande : ==> "Qu'est-ce qu'on fait ?" <== [["Passe-moi Marine."]] [["On arrête tout."]]Noyée dans la mouise, cette fois. Il faut prendre une décision et vite. Est-ce qu'ils savent qui tu es ? Est-ce qu'en plus Paul leur a parlé de toi ? C'est comme si tu étais morte, déjà. Ou en taule s'ils la jouent plus fine. Tu repenses au corps du gosse dans ton coffre. Ils la jouent rarement fine. Est-ce qu'il t'a sacrifiée pour sauver sa peau ? Est-ce que Marine est au courant ? Kick dans la bagnole. Encore un. Encore un. Tôle qui se plie, chaussures renforcées. Quels choix restent ? [[Partir.]] [[Continuer.]]==> "Qu'est-ce qui t'arrive ?" <== "Tu savais ?!" ==> "De quoi tu parles ?" <== La colère embrouille tout, la peur aussi. "Demande à Paul !" [[Et tu raccroches.->Partir.]]==> "D'accord." <== Il sait qu'il a merdé, il discute pas. Il attend. "Faut que vous vous tiriez tout de suite. T'avais rendez-vous à quelle heure ?" ==> "Vers onze heures et demi, pour le paiement. J'allais partir." <== "Ils doivent avoir quelqu'un qui te surveille. Appelle Novàk, demande-lui de te sortir de là et demande-lui aussi une bagnole. Paie tout ce qu'il veut. Dis-lui bien que c'est une milice qui veut te faire la peau. Il doit pas beaucoup les aimer non plus." ==> "D'accord." <== Une pause. ==> "Il faut que tu t'en ailles aussi. Ils savent que t'es dans le coin." <== "Tu fais chier, Paul." ==> "Pardon." <== "Je m'en doutais. Retrouvez-moi à Saint-Just." ==> "D'accord". <== [[Tu raccroches]]Tu te mets en marche, encore du mal à respirer. Si la fureur se retire, restera le désespoir. Rester en colère. Presque envie de tomber sur un petit fasco de campagne qui pense pouvoir s'en prendre toi, pour lui péter un tibia, les dents, pour lui filer un coup de schlass, pour qu'il paye pour les milices, pour Paul le pleutre, pour 2017, pour ce pays de merde, pour cette ville grise et rouge, qui suinte le chômage malheureux, l'oisiveté sans but. Pour ton enfance pourrie pour tes diplômes inutiles pour ton avenir inexistant pour son ignorance crasse pour ses parents qui l'ont laissé devenir con pour tes parents qui ont fui pour les mauvais choix au bon moment. Juste pour que ça en fasse un de moins. Mais tu ne croises personne. La gare de Laigne est vide. Le prochain train est à midi. Ton téléphone sonne. <img src="http://i.imgsafe.org/1f808e6.png" border="0" alt="Portable"> [[Répondre]] [[Mettre le téléphone à la poubelle.]]Continuer ? C'est complètement inconscient. Ils ont probablement menacé Paul pour qu'il accepte de convoyer le cadavre. Les flics ferment les yeux sur les aggressions, les insultes, mais un meurtre, ça attire toujours les emmerdes. Alors on parle de disparition. Des gens disparaissent. Les cons disent qu'ils quittent le pays en douce. Comme si y'avait besoin de sortir en douce. Pour peu que tu sois née ici, ou en cité, pôle emploi te paierait l'aller simple. Vous nous quittez ? Quel dommage, mais vous avez raison, vous auriez peut-être plus de chance ailleurs. Ceci dit, ils radient tout le monde sans distinction en ce moment. Tas de feignants qui bossent moins bien qu'une machine programmée pour faire que ça ! C'est votre faute si vous en êtes là. Fallait travailler à l'école. Tu les hais tellement. [[Tu peux pas continuer.->Partir.]]Téléphone vert et d'entrée : ==> "Je savais pas." <== Elle dit juste ça et tu sais que c'est vrai, quelque chose de chaud dans la poitrine. Tu entends les bruits de la rue au-delà de sa voix. ==> "Je te rejoins où ? Je prends la voiture ?" <== T'en sais rien. Est-ce qu'ils connaissent sa voiture ? "Qu'est-ce que Paul a bavé ?" ==> "Apparemment ils le connaissaient lui, ils savaient ce qu'il faisait et où il habitait. Je pense pas qu'il ait dit grand chose sur nous." <== Vague compassion. "Il aurait dû nous en parler." ==> "C'est trop tard, je lui fais plus confiance. Qu'il s'en sorte tout seul. Je prends la bagnole ?" <== [[Oui, c'est mieux.]] [[C'est trop risqué.]] À quatre mètres, une belle courbe, en plein dedans. Clong. La machine à tickets est en panne et taguée. Il doit falloir demander au contrôleur. Vers Lille. De là, prendre un autre train. Ou faire du stop : il y aura toujours des babos pour partir aux Pays-Bas. Ils t'emmèneront. Tu achètes une barre chocolatée au distributeur. Quelques remords qui passent assez vite. Au loin l'église sonne. Le train se pointe avec trois minutes de retard. Personne ne descend ici. Tu pars. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]](set: $marinevoiture to 1) "On sera plus mobiles, ce sera plus pratique. Du coup tu me récupères à Lille ?" ==> "Le train s'arrête pas avant ?" <== "J'ai un changement à Amiens." ==> "On se retrouve là-bas alors. Sois prudente." [[Tu grimpes dans le train.]](set: $marinevoiture to 0) "Non. On sait jamais. On se rejoint à la gare de Lille. On verra là-bas." ==> "Au pire on en empruntera une." <== Tu souris. "Je pense qu'il vaudra mieux faire profil bas un moment. Envoie-moi un message quand tu sais à quelle heure tu arrives." [[Tu grimpes dans le train.]] Un mot avec le contrôleur, un billet hors de prix, tarif de bord. Débile, y'a aucun moyen d'en prendre un à la gare. Même pas l'idée de protester, de simples constats. Tu avances contre le sens de la marche à la recherche d'une place qui te plaise avec une fenêtre. Sensation de vertige, les pylones s'emballent. Comme la ville avant lui, le train est presque vide. Un adolescent qui te fait un signe de tête, genre bonjour. Tu le remarques trop tard pour pouvoir répondre, il est déjà retourné à son portable. C'est un vieux TER qui sent la moquette poussièreuse et le faux cuir craquelé. Tu trouves le siège qui te convient. Au sol, des pelures de mandarine couvrent un peu l'atmosphère d'un parfum acidulé. Tu colles ta tête à la vitre, regardant l'extérieur. Le controleur ne passe pas, tu aurais pu resquiller. Ceci dit, à deux dans la voiture, vite flag. Le temps s'écoule différemment dans les transports. Finalement, une annonce incompréhensible au micro. "Grrrzrzrgrzrfrzrzomrci". [[C'est Amiens.]](if: $marinevoiture is 1)[ Tu descends. Un peu de temps à tuer. Tu sors. Une bouteille d'eau, un paquet de cigarette dans une maison de la presse. Un banc, tu attends. Clope après clope, les heures passent. Pas d'appel, pas de Marine. Sur messagerie. Peut-être les flics, peut-être une panne. Probablement la milice citoyenne. Pas le loisir de pleurer, même si t'en brules. Un autre coup de pied dans un objet, en cet instant tu te détestes comme tu détestes le monde. Le train pour Lille aura un quart d'heure de retard.] (else:)[ Avec le retard, la correspondance est plus courte, tu sautes d'un train à l'autre sans prendre le temps de faire gaffe. De toute façon, pas trente-six destinations depuis ici. Beauvais et Saint-Quentin peut-être, mais sans doute un le matin un le soir. Contrôleuse souriante, asseyez-vous là, je repasserai. Tu dois avoir l'air perdu. La plupart des gens sont aimables quand on a l'air perdu. Pas beaucoup plus de monde sur ce trajet non plus. Ça doit être une question de mois avant qu'ils suppriment l'horaire. Une heure, tu somnoles. La contrôleuse t'oublie, à dessein où non. Pas plus mal. Un peu faim, faudra voir à manger un truc en arrivant. "-rminus de ce train." Tu te réveilles désorientée. En quelques secondes sur tes pieds, en quelques secondes sur le quai. Coup d'oeil au portable. <img src="http://i.imgsafe.org/4aab7d1.png" border="0" alt="Portable"> Un poids en moins sur les épaules. Tu la vois près du panneau d'information, presses le pas. Tu ne sais pas ce que vous allez faire, tu t'en fous tant qu'il y a une étape dans une boulangerie.] =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]] Seulement cinq minutes pour aller à la gare. Tu commences à courir. Dès qu'il verront que Paul se pointe pas ils débarqueront à l'appart. Pourvu que Nowak fasse vite. Il vous doit un paquet de services, Paul s'entend bien avec lui. C'est un connard suffisant, paternaliste et intéressé, mais en tant qu'émigré, il pourra pas traiter avec la milice. Il ratera pas une occasion de gagner du pognon. L'asphalte qui ripe sous les grolles. Tu fumes trop, mais pas de mal à trouver ton souffle. Pas des chaussures pour courir, grosses semelles, lourdes. Le long de la médiathèque. C'était la cantine aussi. À gauche, l'école. À gauche encore, le passage à niveau, la gare. Les retards de la SNCF ont du bon. Tu parviens à grimper à bord du TER avant qu'il ne reparte. Pas de contrôleur en vue. [[Tu t'assois.]] Vingt minutes, arrêt, tu sautes sur le quai. La gare de Saint-Just a un bâtiment, elle. Il est fermé mais il y en a un. Un PMU. Deux vieux au bar, ils sont au vin. Ils te regardent, tu dis juste bonjour. Tu prends un café, il reste un vieux croissant. Tu prends aussi. Un sms à Marine avec l'adresse du bar. [[Maintenant attendre.]] La peur au ventre, comme une crampe.Une heure. Un peu plus. Coulé dans ton café, pris un deuxième. Puis, un break qui freine devant le magasin. Tu te lèves, la portière s'ouvre. Visage connu. Stressée, Marine te cherche des yeux. Tu payes et tu sors en vitesse. Elle te voit, t'ouvre la porte arrière. Paul au volant. Il a les yeux rouges. Tu le cogneras plus tard. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Tu t'assoies sur un banc poisseux. Il croule sous les graffitis au cutter, au compas, au blanco. Des coeurs, des insultes, des numéros de téléphone. Des yeux tu cherches celles que tu as pu laisser il y a longtemps, mais tu ne trouves rien. Le parc ne mérite pas vraiment son nom. C'est plus un rond-point amélioré. C'était déjà craignos quand tu étais gamine. Non pas qu'il ait vraiment changé, mais avec des yeux d'adultes, c'est encore pire. Des capotes et des seringues derrière les buissons, ça avait fait tout un scandale. Des punks en voyage. Ou alors il y avait un squat, mais tes parents ne t'en ont jamais parlé. Tu as tellement de trucs à faire, tout le temps. Tu n'étais pas revenue dans cet endroit depuis quoi ? Huit ans ? (if: $Maison is 0)[ Tu aurais pu aller voir la maison, mais tu as préféré venir là.] [[Qu'est-ce qui s'est passé dans ce parc ?]] [[Il va falloir repartir->Longer la nationale]]Des tas de trucs, des conneries, principalement. Marine et toi contre d'autres, se lancer des marrons quand y'en a, des pétards quand on a des sous. Une fois, un qui explose avant que Marine ait pu le lancer, la main en sang, tu te souviens qu'elle avait pas pleuré. Puis devant sa mère : c'est les autres qui nous l'ont jeté, elle l'a ramassé pour le leur renvoyer. Des mensonges, souvent pour sa mère. Il y avait un truc dans la façon dont elle te regardait, t'étais pas bien quand vous alliez jouer là-bas. Elle aimait pas que vous jouiez ensemble. Elle pensait que tu avais une mauvaise influence. Comme souvent dans ces situations, c'était plutôt l'inverse. Assise là, sur ce banc, tu sens beaucoup de choses enfouies qui devraient le rester. [[C'est pas le moment.]] [[À l'école...]]Vous êtes tombées l'une sur l'autre dès la troisième semaine de CE2. C'est l'année où tes parents ont décidé d'arrêter de voyager un petit moment. La cour, remplie d'autres enfants qui jouaient aux cartes pokémon en les lançant contre un mur. Toi t'en avais qu'une qu'on t'avait donnée. Tes parents disaient : "Tu t'rends compte combien qu'ça coûte pour du carton, ma fille ? Tu les as sur ta gameboy tes machins." Inutile d'essayer de lui expliquer que c'est pas une gameboy. "Mais 'ta, à l'école..." "J'en ai r'in à fout' de c'que font les aut' gamins. Dans ma maison, on paye pas 7 balles pour des p'tits bouts d'carton avec des dessins et presque pas d'texte, compris ?" Dans SA maison, dans SA famille, il dit souvent des trucs comme ça. Du coup, pas de cartes, à part un carabaffe un peu corné qu'une fille avait en double. [[Marine c'était pareil.]] Du coup vous étiez sous le préau toutes les deux, à [[regarder les autres jouer.]]Pour Marine, c'était plutôt que sa mère pensait plutôt beaucoup de mal de tout ce qui avait une vague allure de culture pop. Elle était documentaliste à Liancourt. Peut-être qu'elle l'est encore d'ailleurs. En tout cas, interdiction de ramener un jeu vidéo chez elle, de lire autre chose de la bd francobelge. Une collection impressionante d'Astérix, mais arrivé à onze douze ans, Astérix, ça va bien cinq minutes. Peut-être que c'était ça le problème qu'elle avait avec toi. Tu portais des baskets et une casquette fabriquées en Chine, t'avais un MP3 avec des tubes débiles, des étagères de mangas débiles, une console avec des jeux débiles. Elle devait te prendre pour une débile. Au final, ces restrictions ont crées chez sa fille une fascination pour tout ce qui lui était interdit, donc tout ce à quoi tu avais accès pour peu que tes grands frères te laissent te servir. Elle venait chez toi dès qu'elle pouvait et elle restait jusqu'à la nuit. [[Mais ce jour là, donc.->regarder les autres jouer.]]85% des gosses jouent n'importe comment avec leurs cartes. Tes cousins, ils les lançaient en l'air, et ils devaient deviner de quel coté elles retomberaient. Façon pile ou face. À l'école, ils se mettaient en ligne face au mur du préau et ils lançaient leur carte. Le gagnant était celui qui se rapprochait le plus du mur sans le toucher. Tu n'as jamais connu les vraies règles. Tu étais en train de les regarder faire voler leurs cartes vers le mur, en te demandant si tu allais risquer de parier ta seule carte quand elle est venue vers toi pour la regarder, te demander ce que c'était. T'as dû lui répondre un truc du genre "bin, c'est carabaffe" et elle a fait comme si elle comprenait. Elle avait pas vraiment de copains, depuis le début de l'année. Fille unique, privée d'une majeure partie de ce qui faisait le fond de conversation des autres : les dessins animés faits pour vendre des jouets, les jouets en question et les jeux vidéo qui vont avec. Tu as bien vu qu'elle connaissait rien alors tu as commencé à lui expliquer. Est-ce que ça faisait deux ans qu'elle attendait une copine ? Ou bien est-ce qu'elle avait des amis qui avaient déménagé ? [[Quand tu penses à ce que vous êtes devenues...]] [[Merci pour le flashback, mais tu as du boulot->Aller chez Camille vite.]]Tu n'as pas honte. Vous avez fait des choix. Vous vous y êtes tenues. Tes parents seraient peut-être inquiets, mais plus probablement, ils s'en foutraient. Ils seraient juste contents de te voir, ils diraient que tu manges pas assez, que t'as toujours pas de bonhomme et que c'est bizarre, mais ils seraient contents. Marine, elle parle plus à sa mère depuis un peu après le lycée. Elle a jamais évoqué le sujet de leur dispute, donc tu penses que ça te concernait, puisque vous aviez comme plan d'emménager en coloc'. Boulots de merde et études supérieures inutiles, c'est l'histoire d'une génération. [[Enfin, ça pourrait être pire->Aller chez Camille vite.]] [[Tu en as vraiment marre.]]Tu te lèves prestement et tu repars. Tu réalises en marchant que tu n'aimes pas vraiment revenir ici, tu presses le pas. Plus vite l'affaire est réglée, plus vite tu seras rentrée. Tu avances, concentrée sur le trottoir, jusqu'à dépasser l'ancien salon de coiffure, deux maisons. [[La porte->Toquer à la porte]]Vous devez prendre vos distances. Peut-être après quelques temps, tu l'appelleras pour lui demander si elle veut te rejoindre. Ou pas. T'en sais rien. Tu hésites à leur envoyer un message pour dire que tu arrêtes tout. (if: $doute >0)[ En tout cas, il faut qu'ils se protègent. Les clients ne rigolent pas, clairement. Mieux vaut les prévenir quand même. Un message court mais éloquent. Plan merdique, annulez tout. Partez en vacances. On se check par mail. Et tu balances le portable loin, fort. Il se fracasse sur la route en contrebas. [[Tu sors du parc.]] ] (else:)[ [[Prévenir]] [[Ne pas prévenir]] ]Co-dépendance, ça s'appelle. C'est péjoratif, mais tu comprends pas pourquoi. Est-ce que c'est un problème d'avoir besoin de quelqu'un ? Surtout quand on sait que c'est réciproque. Mais les gens sont nourris aux drames terribles, la confiance est trahie, les personnes se déchirent, se détestent. Forcément, tu peux pas faire un film ou tout se passe bien, ce serait chiant, et puis les gens qui n'ont pas ce genre de lien ressentiraient du vide, après. Toi tu le sais, tu l'assumes. C'était naturel d'habiter ensemble après le bac, tout semble naturel en fait. Elle décroche à la deuxième sonnerie. ==> "Ouaip ?" <== (if: $doute >3)[ "Paul est là ?" ==> "Non. Il est parti il y une minute. Pourquoi ?" <== "On arrête tout. On se tire. Prend des sous, laisse-lui un mot et rejoins-moi à l'aéroport." Bruits divers, elle fouille dans l'un des tas de bordel qui jonchent son bureau. ==> "Je mets quoi dans le mot ?" <== "T'es grande, débrouille-toi." ==> "Comment tu vas aller à l'aéroport ?" <== "Je suis grande, [[je vais me débrouiller]]." ] (else:)[ "Ça te dit on arrête ?" ==> "Comment ça ? Genre maintenant ?" <== "Genre tout de suite. Tu prends ta valise, on se retrouve et on se tire ?" ==> "Et Paul ? On peut pas le laisser en plan. C'est quand même..." <== Elle ne finit pas sa phrase : l'idée la séduit, tu l'entends dans sa voix. "Il nous rejoindra. On aura qu'à l'appeler pour s'excuser." Elle ne dit rien. Tu sais qu'au fond, elle veut partir elle aussi. Tu sais qu'elle veut te suivre quoiqu'il advienne. Au fond, ça n'a pas beaucoup changé depuis la primaire. ==> "On peut pas attendre la fin du boulot ?" <== "Non." ==> "On se retrouve où ?" <== "Viens me chercher à la piscine de Nogent" ==> "Je pars dans deux minutes." =><= Bup. Bup. Bup <== D'un bond, tu es sur pieds. Jamais allée à Nogent à pied depuis ici, mais tu sais qu'en voiture c'est cinq minutes à peine. Tu auras le temps de faire des courses avant qu'elle arrive. [[Tu te mets en marche.->Vers Nogent]] ]Hagarde, un instant le remord te tiraille. Il s'estompe vite. À la gare, quatre heures d'attente pour le prochain train. Il commencera à pleuvoir vers 15 heures, pas de bâtiment pour se mettre à l'abri. Au loin des coups de feu, c'est peut-être la chasse (un lundi ?), mais tu préfères quand même te planquer à l'écart, dans un bâtiment désaffecté, en attendant l'heure du train. Il pleut à verse, maintenant, tu as un peu froid. Tu sors de ta cachette cinq minutes avant l'arrivée en gare. Le train arrive, tu montes dedans. Tu espères très franchement ne plus jamais remettre les pieds ici. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Oui. Ils risquent de s'inquiéter inutilement autrement, de penser que t'es morte ou en taule. Tu leur dois au moins ça. J'arrête tout, désolée, je peux plus. Je vous vois plus tard. "Plus tard", c'est très hypocrite. En fait ça veut dire, je vous revois peut-être un jour. Tu sors la carte sim de ton portable et tu la casses en deux. Avec un haussement d'épaule maladroit, [[tu sors du parc.->Tu sors du parc.]]Bof. Ils s'en rendront bien compte si Camille les appelle pour leur dire que tu es pas venue. Paul aura qu'à prendre le train pour finir le boulot. Tu démontes ton téléphone et tu laisse la carte sim tomber par terre. Tu as pensé le lancer au loin, un moment, un geste fort et symbolique, mais en fait il fait lampe torche, ça peut toujours servir. [[Tu sors du parc.]]Tu te rends compte que tu aurais besoin d'un changement d'air. T'as envie de tout plaquer, là maintenant. De partir, loin ou pas, à l'étranger ou pas, tu t'en fous, mais au moins de l'autre côté de la Loire. [[Toute seule.]] [[Avec elle.]]Tu doutes de pouvoir attraper le train, mais il y a toujours la solution du stop. Tu marches, empressée, vers la sortie de la ville. RN, direction Paris. Le pouce levé. La campagne environnante n'en est pas vraiment. Tout ressemble à un espace constructible en attente que deux bleds se rejoignent, que l'un avale l'autre. Mais tu t'en es vite désintéressée, tu penses à une destination, un point de chute, tu te demandes quand quelqu'un s'arrêtera. La voiture, son chargement, les belges, les clients, tu as déjà oublié. Peu importe. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]C'est bizarre, le nombre de piscines qu'il y a dans le coin. Une à Liancourt, une à Nogent, une à Creil... Trois piscines à même pas dix kilomètres les unes des autres. Plus une à Montataire. Quatre piscines. Les conseillers municipaux doivent adorer la natation. À moins que ça n'ait été un genre de concours de qui c'est qu'a la plus belle piscine. La route est peu adaptée aux piétons, mais il n'y a personne. Tu fais un détour par l'intérieur de la zone industrielle, où vous jouiez à l'escrime avec des vieux fleurets rouillés, au golf sur la tôle crevée. Tu sais bien qu'où que vous alliez, votre situation n'a que peu de chances de s'améliorer. Au fond, tu aimerais bien qu'elle s'améliore, mais ce n'est pas si important, du moment qu'elle change. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]](set: $Maison to 1)(set: $doute +=1) Tu finis par la retrouver. Maintenant, des décorations de mauvais goût jalonnent le jardinet, bien entretenu. Quand vous y habitiez, c'était le bordel, il y avait toujours un vélo pas rangé, un pistolet à bille cassé, cadeau des cousins, n'importe quoi, on tondait l'herbe une fois par an, c'était toujours la guerre entre Kenty et Micka pour savoir qui le ferait, ils finissaient par se battre, Pa leur collait une mandale et finissait par le faire en râlant. Ça doit être des retraités qui sont là, maintenant. La barrière a été repeinte récemment, mais visiblement pas avec une peinture d'extérieur : ça s'écaille déjà. Des gens qui ont du temps devant eux. Poitrine qui se dégonfle. Tu n'es pas nostalgique et en vrai, ta famille ne te manque pas beaucoup. Mais il y a quelque chose d'étrange à voir d'autres gens habiter dans ce qui était pour toi votre maison. Ils ont installé leur moulin en plastique et ont planté des fleurs, ils squattent avec leurs meubles et leurs vies et ils remplissent les pièces de leurs souvenirs nuls. Évacuant tes propres souvenirs nuls par les fenêtres. Il doit y avoir une quantité limite que peuvent emmagasiner les maisons. Au fond, on se rappelle des choses dans certains endroits. Sans un cadre pour fixer les évènements, les conversations, ça devient flou. Ceux qui ont de grandes maisons peuvent y stocker plus de choses, ça inclut aussi la mémoire. [[À quelques pas, le raccourci vers l'école,]] [[Mais il vaudrait mieux écourter la visite.]] En fait c'est pas vraiment un raccourci. Jordan appellait ça le passage secret. Mais c'est pas vraiment un secret non plus. À la base, c'était juste un couloir d'herbe entre deux pavillons qui débouche sur une rue plus loin, qui redescend vers le parc. À force de passage, y'a plus vraiment d'herbe. [[Ça descend->Devant le parc.]] Tu redescends la butte, la tête un peu vide. De nouveau la nationale et les vitrines couvertes de peinture blanche, bon courage pour rouvrir un commerce ici un jour. [[La maison de Camille n'est pas loin.->Toquer à la porte]] "Tu veux venir avec moi ?" (if: $sac is 1)[Tu dis ça sur un ton anodin, en empilant quatre bidons dans le sac Champion. Ça pèse une tonne, le trajet à la voiture est toujours hyper long. Tu voudrais bien te garer plus prêt, mais le stationnement est merdique ici, et t'as déjà pris un PV, une fois. Ha ! Un PV avec une caisse volée. Une chance que ça ait pas dégénéré. "Sais pas trop pour quoi faire ?" "Je sais pas, viens, on ira manger une pizza ou un truc, ça te sortira un peu." " D'acc." Tu charges le sac sur tes épaules. Elle te suit sur le trottoir. "Tu devrais pas fermer ta maison ?" Elle a un mouvement spasmodique qui doit être un haussement d'épaule. [[Vous empruntez le trottoir jusqu'à la bagnole.->Vous finissez par arriver à la voiture.]] ] (else:)[ Elle se tient à coté des bidons, bouche bée. Neuneu. "T'as pas un sac, aussi ?" "Je vais chercher" Quelle idée nulle. Au fond tu espères un peu qu'elle refuse. Ça lui prend des plombes. Tu finis par perdre patience et rentrer à sa suite dans la maison. "J'ai pas toute la journée, tu sais ?" Pas de réponse. Elle est au milieu du salon, buguée. Elle bave pas, mais ça manque presque. "J'ai oublié ..." "Un sac ! Il me faut un sac !" Tu parcours l'endroit du regard il y a un gros sac de courses. [[Ça fera l'affaire.]] [[Continuer à chercher]] ]Tu prenais ce chemin tous les jours, avec Jordan qui allait au CP accroché à ton bras. Marine vous attendait à devant le panneau stop, avec son cartable à roulettes. Pendant les cinq minutes qui vous séparaient de l'école, tu lui racontais ce que tu avais regardé à la télé la veille ou le matin même. Y'avait plein de films qu'elle avait pas le droit de voir. Les films d'horreur, les films d'action, tout ce que tu regardais avec tes frères, elle le découvrait via tes explications rapides et approximatives. Souvent ça la laissait sur sa faim et à la récré elle disait bon, et après ? Parfois tu t'étas endormie au milieu du film, ou bien la fin t'avais déplue, tu inventais. Des fois elle s'en rendait compte et elle boudait pendant presque une minute. Te voilà arrivée au parc. Vous l'évitiez en descendant vers l'école. Instructions parentales. Tu y entres maintenant, il n'a pas changé. Tu te laisses tomber sur un banc et tu regrettes vite : il est encore humide. [[C'est peut-être le moment d'écourter la promenade->Aller chez Camille vite.]] [[Ce n'est que de l'eau.]] Tu préfères te pencher sur tes souvenirs. Les laisser venir, timides. C'est un exercice que tu pratiques peu, tu ne t'en laisses pas le temps normalement. Il n'y a que des bribes, des trucs inutiles : les visages de tes deux crétins de frères quand vous vous battez pour savoir qui jouera contre ta copine. C'est ton invitée et c'est pas normal qu'ils veuillent s'incruster mais c'est leur console... [[L'école aussi.->À l'école...]]Tu l'attends, cinq minutes, parcourant les ruines du jardin, sans rien chercher de particulier. De bouts de chaises en plastique. Ces trucs se pètent pour rien dès qu'on les laisse au soleil. Elle revient en finalement en trottinant avec- merde. Une caisse en plastique sous le bras. T'avais oublié le chat. Elle te fourre des clefs dans la main. "Je suis pas en état" Ça tu l'avais remarqué. Espérons qu'elle pionce, si y'a un contrôle vous êtes mal. "T'as pas fermé la porte." "On reviens après ?" Vu comme ça. Elle te mène jusqu'à sa voiture, une vieille, très vieille berline. Jusqu'à Lyon, tu vas épuiser tout ton cash en essence et vous y serez même pas vite. Tu t'installes au volant, clef dans le contact. Elle tousse, mais elle démarre. Camille s'installe à la place du mort, la caisse à l'arrière. Tu t'engages sur la route. Ça fait un barouf incroyable, t'as l'impression de conduire un tank. Et il faut trimballer le chat en plus. [[Espérons qu'il pionce, lui aussi.]]Perdu. Maaoow. MAAAOOW... Tu risques de devenir dingue ou de le bazarder par la fenêtre sur l'autoroute si ça continue. Camille prend la caisse sur ses genoux, lui baragouine des trucs, ça a l'air de le calmer un peu. Les gens et leurs animaux de compagnie... Encore les chiens, ça a une utilité, ça bouffe comme quatre, mais ça peut te défendre, chasser, y'en a même qui trouvent les truffes. Mais tout ce qui est plus petit qu'un berger basque... Enfin, si. Les chats avaient une utilité à l'époque ou y'avait des rongeurs partout. Maintenant leur principale raison d'être, c'est de tenir compagnie à des gens comme Camille. Des mémés. Ceci dit, elle l'a pas laissé sur place. Elle aurait pu. Pour le coup, lui, il avait un avenir plus radieux là-bas qu'ailleurs. Maow. Tu pousses un cri qui fait sursauter tes deux passager et tu mets la radio. [[Le voyage sera long]]Trente minutes, le téléphone qui vibre. Tu le lances sur les genoux de Camille pour qu'elle réponde. Elle l'étudie deux secondes avant de trouver le bouton pour décrocher. "Al-" De l'autre coté, ça crie. Tu as du mal à comprendre ce qui se dit, tu tends la main pour qu'elle te rende le téléphone, mais elle est paralysée. Tu entends une détonation, d'autre cris. "Passe-le moi, Cam !" Mais elle est paralysée, et il n'y a plus personne au bout du fil, même pas une tonalité de fin d'appel. Tu reviens difficilement à la route. Trois arrêts sur l'autoroute, essence, pause pipi, pause café. Vous dites rien. À chaque fois tentée d'oublier la caisse sur une table de pique-nique. Ou dans une poubelle. Mais tu tiens le coup. Il en faut plus pour te faire ployer. À deux tiers du chemin, Camille qui propose de conduire, premiers mots depuis des heures. Tu refuses poliment. Tu n'es pas fatiguée, c'est la vérité. Tu sais pas si vous vous arrêterez à Lyon. Tu sais pas si vous vous arrêterez. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Elle part vers sa maison, une voiture blanche passe dans la rue. Tu décides de rentrer à sa suite pour la speeder un peu. Des relents de parano ? Oui, tu sens une pression. Ça comprime ton estomac, ça te donne envie de pisser. Justifié ou pas, pas important : tu veux quitter la maison et le quartier. Au plus vite. La porte de derrière donne sur le salon. Tu l'entends dans la chambre, fourailler. À trois mètres, dans la cuisine, le nez dans un bol de croquettes, le chat. En trois enjambées tu l'as rejoint et attrapé par la peau du cou. Il se débat mollement. Tu cries : "Qu'est-ce que je fous du chat ?" Quelques secondes. Pour toute réponse, un bordel incroyable, comme si tout se cassait la gueule de l'autre coté du mur. La bestiole à bout de bras, [[tu vas voir.]]" D'acc" Une longue hésitation, comme si elle hésitait encore. Ou peut-être quelle regrette. Elle remonte les quelques marches jusqu'à sa maison. Tu fais le tour des débris, à la recherche de quelque chose qui réveille quelques souvenirs. En fait tu connaissais surtout son frère à Camille, vous étiez même ensemble un temps, au lycée. Il était au Portugal aux dernières nouvelles. Peut-être qu'elle voudra aller le voir ? Tu aimerais bien aller au Portugal. T'as jamais fanchi les Pyrénées. En fait, t'es jamais allée plus loin que Bordeaux. Mais t'as vu des photos des montagnes, le ski, tout ça. Tu avais regardé, pour essayer, mais ça coûte tellement cher. Tu t'asseois sur un moteur abandonné. Plein de rouille. Tu aurais pas dû lui dire que vous aviez le temps, elle va mettre trois plombes. Si ça se trouve, elle a déjà oublié ce qu'elle était partie faire. Il commence à bruiner un peu, c'est pas désagréable. [[Tu attends.]]Pour cinq minutes de marche, ça ira. Tu attrapes les courses et tu sors, elle te suit, un petit chien paumé. "Allez, aide-moi." Deux trois quatre bidons de 5 litres. Sera assez. Tu sais même pas ce qu'ils en font, mais bon, c'est toujours mieux que de payer avec du cash. Honnêtement, c'est pas cher payé. 50 balles par bidon pour Camille. Tu imagines qu'eux, ils transforment ça en autre chose qu'ils vendent plus cher, mais moins t'en sais à ce sujet, mieux c'est. On vous paye entre 2 et 3 mille par convoi de ce type. La voiture coute assez peu cher, mille max. Donc deux cent pour Camille, l'essence le péage... C'est un salaire en deux aller-retours, les risques en plus. Visiblement, elle a décidé de venir. Elle a mis un anorak qui la fait doubler de volume, il ne fait pas froid. Entre vingt et trente kilos au bout du bras, tu peines un peu. T'es pas sûre que l'anse du sac tienne. [[Changer de position]] [[Ça tiendra]]D'un coup d'un seul, elle pousse un hurlement et se jette sur toi. "TOUCHE PAS TOUCHE PAS MES AFFAIRES TOUCHE PAAAS" Elle t'as surprise mais elle pèse cinquante kilos toute mouillée. [[Tu peux peut-être la calmer.]] [[Une droite, elle se couche.]]Tu passes le sac d'un bras à l'autre, puis finalement tu le prends par en dessous. Il commence à basculer. "Mais aide-moi !" Sèche, ça porte. Elle fait quelques pas et finitpar venir te filer un coup de main. Heureusement, le sac est semi-rigide, sinon tout aurait fini par terre, direction égouts, ils auraient tiré une drôle de tête à la station d'épuration. Dire que ces merdes servent pour faire de l'engrais. Genre, ça va dans le sol après. C'est quand même chaud. [[Vous finissez par arriver à la voiture.]]Mais ça finit par lâcher. Réflexes : Mettre le pied pour amortir la chute. C'est trop lourd pour un seul pied, heureusement, tes chaussures sont coquées. Quand même mal à la cheville, tu pousses un juron inintelligible. Vous ramassez les barils, un dans chaque main. C'est moins discret. [[Vous finissez par arriver à la voiture.]]Bip-bip, fermeture centralisée, technologie. Vous mettez le sac sur la banquette arrière et prenez place à l'avant. Demi-tour nerveux dans le parking, sortie tranquille sur la route. Voiture de merde : tu as toujours révé d'avoir une vraie bonne bagnole. Un truc solide, puissant, léger, sans toutes ces merdes électroniques qui l'alourdissent, sans les filtres truqués, les ordinateurs de bord et autres régulateurs de merde. D'un autre coté ça te ferait mal au coeur de piquer ça à quelqu'un. Ce serait comme voler à un copain, au fond. Donc tu dois te contenter de ces daubes en plastique avec des plaques cache-moteur. Tu les garde jamais longtemps, mais tu restes toujours sur ta faim quand même. Autoroute. C'est pareil, si t'avais une bonne voiture, tu prendrais pas l'autoroute. T'irais par des départementales sineuses. Y'a pas de relief, par ici, c'est dommage. "On va où ?" "Belgique." Mieux vaut pas trop en dire non plus. Il pleut, 115. Pas de flash au radar. [[Encore un peu de route]]La pluie se fait plus insistante, vous êtes passées en Belgique depuis un moment, déjà, sorties de la voie rapide, enfoncées dans la campagne maussade. Zone artisanale. Au début vous veniez là, mais vous êtes vite dit que c'était trop risqué. Alors que dans une ferme. Route de terre. Tu tréssailles. C'est pas la voiture de d'habitude. Ils ont changé ? Ils savent que tu es parano, ils auraient du prévenir. Pas de flingue, juste ton couteau. Bien plus facile à expliquer quand on se fait contrôler par les gardés et avec ta gueule, on se prend un contrôle par semaine, facile. Ado, une fois, pas tes papiers sur toi, embarquée direct. Salopards. Quel plaisir, quel honneur, quelle fierté on peut tirer de faire chier les gens et d'être payé pour ça ? Est-ce qu'ils pensent œuvrer pour le bien de tous ? (if: $doute >0)["Reste dans la voiture"] Tu sors dans la boue, t'as les chaussures pour. Main dans la poche. Quelqu'un sort du corps de ferme. Pas la bonne personne, tu marques un temps d'arrêt. Ta capacité à survivre jusque là tient à plusieurs facteurs. Parmi eux se trouve un flair infaillible pour sentir les embrouilles. Là, y'a embrouille. [[Faire demi-tour vers la voiture]] [[Continuer à avancer, l'air de rien]] Tu fais un demi-tour soudain et tu gueules : "Camille ! Démarre !" Elle se remue d'un siège à l'autre, trifouille les clefs, et tu cours pour retourner à la bagnole. T'avais à peine parcouru six mètres, tu penses pouvoir y revenir avant qu Une détonation dans ton dos, puis une autre, pistolet automatique, tu fais un zig zag pour le pertruber, pourvu qu'il soit nul, tu arrives à la portière, pourvu qu'il sâche pas v La balle traverse la vitre et te frappe près de l'aisselle droite, dedans. Tu hurles en basculant à l'intérieur. [[Noir.]]Main dans les poches, la gauche sur le couteau, la droite sur portable. Science de la feinte. Tu approches du type. (if: $doute <1)[La portière claque derrière toi, Camille t'a suivie.] Lui, il a un flingue dans son dos ou un truc dans le cul. Signe de tête, à un mètre de lui, maintenant. Grand gros cheveux ras et barbe. "Martin est pas là ?" "Non, il a autre chose à faire. Qui c'est, avec toi ?" Bon, bah tu es fixée. Tu connais aucun Martin. Non seulement ils sont flags, mais en plus ils sont cons. Tu sors ton portable brusquement, il amorce un mouvement vers son flingue et se ravise, voyant ce que c'est. Du coup tu sais : poche droite. Droitier. Plus simple. Il dit : "Range ça putain !" Sans lever les yeux vers lui, faire comme si tu allais lui coller un pain avec le portable, il lève les bras pour parer. Main gauche, d'un coup, lame dans les abdominaux, et tu remontes. La douleur le stupéfie, tu as déjà lâché le portable, attrapé le flingue. [[Retourner à la voiture en courant.]]Tu ne veux pas ouvrir les yeux. Tu as mal. Tu sens que la voiture roule. Tu entends une voix. Tu sens que t'es allongée. Camille parle toute seule. Elle baragouine des trucs qui n'ont pas de sens. Elle a réussi à vous en sortir quand même, c'est franchement étonnant. Tu sens du sang dans ta bouche et dans ton nez et sur ton flanc ton pull ton manteau ton pantalon dans ton dos sur le siège de la voiture. Tu sais pas trop combien on peut saigner avant de mourir, tu sais pas si y'en a beaucoup qui est sorti ou si c'est juste une impression. Tu t'arraches un cri en plaquant ta main à la blessure. Pas ouvrir les yeux. Ça coupe le monologue balbutiant. C'est elle qui conduit. Il faut que t'ailles à l'hôpital. Il faut qu'elle pense à t'emmener à l'hôpital. Il faut qu'elle retrouve son chemin dans cette zone. Faut pas qu'elle plante la bagnole. Putain. Tu donnes pas cher de ta peau. La main crispée sur la plaie, point de pression, tu ne te sens pas partir. Noir. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Les fenêtres semblent exploser derrière toi. Tu cours slalomant, essayes d'être imprévisible, tu sautes, tu te baisses au pif, espérant avoir de la chance. Autour les impacts. (if: $doute <1)[Devant, Camille reste plantée au milieu de rien. Une balle la touche au bide, une autre à l'épaule et elle s'effondre. [[Elle est morte.]] [[Tu peux peut-être encore la sauver]] ] (else:)[ En chemin, trois balles vers l'avant de leur caisse. Le moteur ou un pneu, ou n'importe quoi qui pourrait les ralentir, par pitié. Douleur dans le mollet, mais pas fulgurante : sans doute sur le coté du muscle, tu trébuches quand même, Camille a déjà démarré et te recule dessus. Tu roules sur le côté, balles dans la vitre, le coffre. Grimper coté passager, elle fonce alors que tu as encore un pied a l'extérieur, la portière ouverte emboutit un piquet de cloture et essaye de se refermer sur ta jambe. Tu hurles, tu sens qu'un os a douillé. Paniquée au volant, Camille exorbitée qui conduit comme dans un vieux film, petites saccades gauche droite, tu sors ta jambe douloureuse, claques la porte. Tu gueules : "GAUCHE !" Et elle obéit. En fait elle doit se passer de son cerveau et agir aux nerfs, ce qui explique qu'elle soit réactive. Tu jettes un oeil derrière, personne pour l'instant. "DROITE !" Vous prenez des petites routes au pif, pendant un moment. La balle a fait un trou dans ton pantalon, et t'a enlevé un bout de chair, mais c'est très superficiel. La portière a fait plus de dégats : quelque chose de cassé, c'est quasi-sûr. Ça fait atrocement mal et tu peux plus bouger le pied. Mais tu n'auras pas de problème à inventer un mensonge. Chute de cheval, accident de travail, tu sais pas encore. Camille fini par sortir de son état second, mais impossible pour toi reprendre le volant. "Tu dois m'emmener aux urgences." "Où ?" "Le plus loin possible." "D'acc." Absente, mais réactive. C'est toujours ça de pris. Vous roulerez jusqu'au lendemain. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]] ]Sous la grêle, jusqu'à la voiture, tu la laisses sur le carreau. Du temps pour la culpabilité plus tard. Tu sautes dans la voiture, une balle dans le capeau, espérant que le putain de cache-moteur serve à quelque chose, pour une fois. Tu avais laissé les clefs sur le contact. Marche arrière pied au plancher. Par la fenêtre tu tires autant que tu peux sur leur caisse avant de lâcher le flingue. Secouée par les nids de poule, puis le virage, tu perds de vue la ferme, la voiture, le corps de Camille. 120 sur une route de campagne, dire qu'il y a des gens qui le font pour s'amuser. Virage serré, manqué de déraper, route humide et glissante. Laisser tout ça loin derrière. Loin derrière. Loin derrière. Elle est morte à cause de toi. de toi de toidetoitoitoi. Tu es prise d'un tremblement incontrôlable. Tu sais pas depuis combien de temps tu conduis, ni si tu les as semés, ni où tu es. Ni rien. Tu piles, la voiture dérape, glisse sur le coté. Tu braques, tu accompagnes, c'est du réflexe. Reprise d'adhérence molle. À l'arrêt maintenant. Il pleut des trombes et toi tu pleures sur ton volant. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Le problème est que de la récupérer te ralentit. Obligée de te baisser pour la charger sur ton épaule : c'est à ce moment là que tu prends une première balle dans la fesse droite. Ça fait bien plus mal que tu n'aurais pensé, ça te scie en deux, mais poussée par l'adrénaline, tu arrives à te relever avec Camille sur l'épaule. Tu sens l'impact d'une autre balle, dans ton dos, mais juste la poussée, sans douleur et tu comprends que c'est Camille qui l'a prise, celle là. T'es chargée, moins mobile. Tu en prends une autre dans la cuisse. Une dans le bras. Tu tombes. Tu perds le compte. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Tu te dégages de son étreinte faiblarde et tu la pousses en arrière, sur le canapé. Poids plume, elle tombe dessus, essaye de se relever mais tu la bloques. Tu évites un coup de tête, la fais basculer sur le ventre, les mains dans le dos. Impuissante, elle continue à hurler. "LÂCHE-MOI ! SALE VOLEUSE !" Tu la maintiens sans broncher un moment, elle rue de plus en plus mollement, crie de moins en moins fort, et finis par sangloter. Prudemment, tu la lâches. Elle continue à pleurer. [[Trouves un truc à dire]] ou [[sors d'ici vite fait.]]D'une poussée, elle titube, se retrouve à bonne distance. Tu a répondu à beaucoup de choses par la violence, tu as de l'entrainement. Micka disait "T'es pas le p'tit Jésus, vise les couilles", mais le visage c'est aussi bien que les couilles et ça marche avec tout le monde. Tu prends un élan modéré, pas envie de la tuer. Ça part en courbe, elle fait une manoeuvre nulle pour se protéger, trop lentement. Ça la cueille à la pommette, elle ondule sous le choc et s'affaisse, flasque. Elle se réveillera pas tout de suite. [[Il faut lever le camp->sors d'ici vite fait.]] Mais t'es plus troublée que tu ne devrais l'être par ce qui vient de se passer. Une tox qui fait ce genre de plan, ça devrait pas te surprendre, juste, tu pensais pas qu'elle était aussi instable. "Je cherchais juste un sac..." Elle est si pathétique allongée là, à pleurer, ça te crève presque. Presque, elle a essayé de te frapper. Elle articule "<small>Pardon.</small>" entre deux bouffées d'air humide. "T'as besoin d'aide, Camille ?" Elle ne répond pas. [[Elle a besoin d'aide.]] [[C'est pas ton problème.->sors d'ici vite fait.]]Foulée légère, foutre le camp. Loin d'ici, cet endroit oppressant, et d'elle, humain cassé. C'est pas arrivé tout seul, ça a dû être progressif, tu penses. Vires la bâche d'un coup sec, remplis le sac, mets les bouts. Tu t'exécutes mécaniquement, 20 litres de schmol, et tu décampes. Il va s'écouler un moment avant que tu puisses refoutre les pieds ici. [[Le sac est lourd.]]Toujours gênée dans ces situations. Pas une aide soignante, pas une psy, pas sa mère, même pas une amie. Mais bon. Tu peux pas non plus la laisser comme ça. Tu l'attrapes par le bras et tu la relèves un peu brusquement. Les yeux rouges, gonflés, ça lui donne un air de poisson de restau chinois. Tu l'entraines dehors, avec le gros sac plastique. Pas la peine de chercher autre chose et de risquer une nouvelle crise. Elle renifle. En silence, [[vous chargez les bidons dans le sac->Ça fera l'affaire.]]Ça pèse une tonne. Ce serait tellement plus simple de se garer devant chez elle, tu sais plus qui a dit qu'il fallait pas, mais tu le détestes, présentement. Honnêtement : se garer dans un parking à cinq cent mètres ou se garer chez elle, quelle différence ? Les voisins, probablement. Quand on s'ennuie, on regarde par la fenêtre, ce que font les autres. Une voiture fait plus de bruit qu'un piéton, attire l'oreille, le regard, la curiosité. Mesure de sécurité à la con, c'est pas eux qui les font, les cinq cent mètres. Tu paries que quand Paul y va il se gare devant. Finalement, le parking émerge au détour d'un virage. Détachée, une corvée de plus, un déménagement, rien à cacher. Tu te débarrasses de ton chargement sur la banquette arrière, puis : portière, rétro, ceinture, rétro, clef au contact. [[Tu démarres.]]Laisse les bidons. Tu prends Camille et tu te barres. Tu as un genre de sixième sens pour quand ça tourne court, et là, il braille que ça a déjà tourné, que tu es en retard, qu'une grosse bagnole noire est déjà en chemin, avec des vitres teintés et des tueurs à l'intérieur, qu'ils vont débarquer ici avec des automatiques ou juste à cinq avec des cordes et des seringues. Ils pourront pas t'attraper, tu es sûre, mais Camille, c'est comme si elle était morte. Tu peux pas te résoudre à la laisser là. Il faut faire vite. "On bouge. Maintenant." Tu l'attrapes par le bras et tu la tires vers le trottoir, la nationale. Elle proteste par saccades. Parfois c'est juste un mot, mais tu devines l'objection. Elle a pas pris son manteau, elle a pas d'argent, qui va s'occuper de son chat ? "C'est trop dangereux de rester. J'aurais préféré que tu m'appelles quand tu as reçu le coup de fil de l'autre." "Pourquoi dangereux ?" Vraiment interloquée. Elle y comprend rien. De façon générale, elle comprend plus grand chose. Tu réponds pas. Concentrée sur la route et les voitures qui passent. N'importe laquelle pourrait être celle venue vous chercher. N'importe laquelle. Parano. Personne ne viendra, c'est juste quelqu'un qu'a besoin qu'elle sorte deux trois produits de l'usine. Un ancien copain aura parlé d'elle, ou son dealer, ou n'importe. Mais prise aux tripes, paumes qui suent, tu sais que quelque chose se joue. Pourtant rien à changé dans la rue, si ce n'est qu'il pleut maintenant. Les voitures ont les phares et les essuie-glaces allumés. Pas de bus, pas de taxi, juste les trains ou la voiture. Peut-être que Camille a une voiture, mais pas le temps, fallait bouger. [[Prendre la voiture.]] [[Prendre le train.]] [[Appeler Marine.->La sortir de là.]]Et pour faire quoi ? Tu peux pas aller voir les belges avec une inconnue et sans paiement, sachant que c'est peut-être eux qui ont appelé Camille ce matin, peut-être qu'ils veulent se passer de l'intermédiaire. Ce serait même le plus probable. Enfoirés. Qu'est-ce que tu vas faire du corps, derrière ? Où est-ce que tu vas le larguer ? Et si c'était les flics, ce matin ? Les portières claquent, Camille galère avec sa ceinture. Tu l'aides. Tant pis. [[Il faut prendre le risque.]]Mouaip. Vers Paris ? Rentrer sans avoir délivré le colis ? (if: $doute >0)[ Autant se dessiner une cible sur la gueule. T'es en train de déconner, de toute foutre par terre, c'est ça qui te fait flipper. Non, tu sais bien que c'est autre chose, ça t'a pris dès ce matin. Tu sentais un truc louche sans pouvoir dire ce que c'était. Maintenant, tu SAIS qu'il y a un os. Pas le choix.] Tes foulées aggressives vous mènent vers la gare. En fait c'est plus un endroit où les train s'arrêtent qu'une gare. Y'a pas de bâtiment quoi. Longtemps à attendre. Pas de train avant 16 heures. Camille, docile, assise sur un banc. [[Il vaut mieux se planquer en attendant.]] [[Non, reste sur le quai]], vous pourriez louper le train. Conduite sereine, toujours. Est-ce que le signalement de la voiture a circulé ? Ils peuvent pas arrêter tous les breaks noirs. Ils attendront UNE conductrice. Vous êtes deux. Ça peut jouer ? T'en sais rien. Tu sais même pas vraiment où tu vas. Un moment, tu as cru voir une voiture de flic sur le bas-côté, cligno, sortie. Maintenant, le rase-campagne et le compteur kilométrique qui tourne, Camille collée à la fenêtre, rivée sur le paysage morne qui défile. L'Aisne, déjà ? À ce train là, autant larguer la bagnole vers Pont-à-Mousson ou dans ce coin là. Pousser jusque Strasbourg serait trop audacieux. Rester sur les départementales, plus prudent. Une fois là-bas, on verra. Le bus, le TER, peu importe, vers n'importe où. La voiture finira par être retrouvée. Vous serez peut-être retrouvées aussi. Quitter le pays, ce serait la meilleure solution. L'erreur à ne pas commettre : revenir. En Meurthe-et-Moselle: une éclaircie. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Des bâtiments abandonnés, y'en a des tas. Vous en trouvez un dont la porte est enfoncée, vous pouvez vous y planquer. Au loin, une voiture qui roule vite. Les pneus qui crissent. Est-ce que c'est eux ? Tu renverses un caddy errant pour t'asseoir dessus. L'autre a l'air complètement flippée. [[Essaye de l'apaiser.]] [[Pas la tête à ça.]]Tu l'entends arriver. Ça fait dix minutes que vous êtes là, désœuvrées et elle arrive, à toute vitesse. Tu as le temps d'attraper Camille par le bras et de la forcer à se mettre debout, déjà la voiture pile à cinq mètres et deux personnes sortent. Armées. Inutile de jouer aux usagers, ils savent visiblement qui vous êtes, ils sont là pour vous tuer. Tu te mets à courir, trainant ton boulet derrière, mais on peut pas courir plus vite que les balles. Ça se passe vite. Immobilisée, un trou dans le genou. Étalée par terre, tu reçois un coup de pied dans la gueule. Tu flottes. Quelque chose de froid sur ton front. C'est le bout d'un silencieux. Tu entends le bruit de la détente. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]] "Viens t'asseoir, Cam." Elle obéit, sans doute parce qu'elle est trop paumée pour risquer de te mettre en colère. Les minutes s'écoulent, par dizaines. Plusieurs fois, ces pneus, cette voiture qui tourne, roulant vite. Ils ont trouvé la bagnole, c'est sûr. Ils ont compris que tu étais dans le coin. Est-ce qu'ils penseront que tu as pu prendre le train ? Ils te chercheront à Paris, alors. Ou alors ils vont faire une battue, ici même. Perdu d'avance. C'est hier qu'il aurait fallu réagir. Tu essayes d'appeler Marine, Paul et tu tombes sur le répondeur. Au fond, tu sais ce que ça signifie. Pas de contacts pendant les transports, mais toujours leurs portables allumés au cas où tu aies un problème. Ils sont morts, ils sont en taule, ils sont en fuite. Si tu étais un débile de tueur, tu mettrais un mec pour surveiller la gare au moins pendant l'aprem, pour être sûr. Ne pas tenter le train de 16h. Attendre. Jusqu'à demain s'il le faut. Dormir là, il ne fait pas si froid. Tu aviseras la destination le moment venu. Vous aviserez. Camille dit rien. Tu regrettes un peu qu'elle soit mêlée à ça, pour elle comme pour toi qui doit la trimbaler, maintenant. Les heures dureront des semaines. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Tu prends ta tête entre tes mains, réfléchis, réfléchis. Comment vous en sortir avec le minimum de pertes. Les autres répondent pas au téléphone, peut-être que quelque chose à mal tourné là bas aussi. Tu devrais jeter ton portable, par prudence. Si c'est les flics après vous, ils pourraient te géolocaliser. Tu l'éteins, tu enlèves la batterie et la carte SIM, par prudence. Heureusement, tu as un vieux machin qui va pas sur internet, ça peut jouer en ta faveur, mais t'es pas sûre. Une minute, dix. Dans cet endroit en ruine, la notion du temps s'effiloche. Quand tu relèves les yeux, Camille a disparu. Tu te lèves d'un bond. Combien de temps depuis qu'elle est partie ? Est-ce qu'elle est sur le pas de la porte ou dans la rue, ou retournée chez elle. Un rapide examen révèle qu'elle est pas à proximité. Ça craint, tu aurais dû la surveiller. Elle va peut-être revenir, elle va peut-être se faire choper par ceux qui vous cherchent et cracher l'endroit ou tu te caches. [[L'attendre.]] [[Changer d'endroit.]]Pas longtemps. Des pas furtifs, dehors. Tu te lèves, la main sur ton couteau. Celle qui rentre n'est pas Camille, probablement pas une flic non plus. Elle te braque un flingue dessus. "Lève les mains. Suis-moi." Tu dis rien, laisses le couteau dans ta poche, apparemment docile. Tu t'approches, mains levées. Elle te lâche pas du viseur. Quand tu passes près d'elle, pas de poussée, pas de coup. Juste le canon dans ton dos et une voix tranquille. "La voiture." Tu vois le coupé qui faisait tout ce barouf. À l'arrière, Camille, fixée à son siège. Bien sûr qu'elle a balancé, autant de volonté qu'un mollusque. Tu montes à l'arrière, l'autre referme la porte derrière toi, entre en gardant le flingue pointé dans ta direction. C'est un mec qui conduit. La pression du canon, toujours pointé sur toi. Camille qui éclate en sanglots à un moment. Les deux autres qui s'en foutent. Prier pour croiser les flics un barrage un contrôle un accident un autostoppeur n'importe quoi. Rien. Ils cherchent un coin tranquille. Elle connait son métier, pas une occasion de lui arracher le flingue, de sauter de la bagnole, de lui filer un coup de schlass. ELle te lâche pas d'un pouce. Dès que tu bouges, bruit de la gachette qui cliquète. Elle va finir par te tuer, de toute façon. Autant l'emporter avec toi. Un village, un dos d'âne, et le pointeur qui quitte ton torse pendant une seconde. Tu bondis, attrapes le flingue et commences à tordre le poignet qui le tient. Une détonation discrète, douleur dans le ventre. Le conducteur aussi avait une arme, un silencieux qu'il a pointé sur toi. Tu cries, Camille crie, les autres restent silencieux. Tu t'effondres sur la banquette arrière, respiration difficile, douloureuse. Goût d'argenterie dans la bouche, mais tu sais que c'est le sang. La femme te loge une deuxième balle dans le bide, à coté de la précédente. Maintenant que t'as salopé l'intérieur, ils se retiennent plus. Tu as du mal à garder les yeux ouverts, plus de souffle pour crier. Le présent était assez nul, l'avenir au moins s'annonce court. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Tu bouges à peine la décision prise, au pas de course. Tu changes de bâtiment, tu t'enfonces dans la zone industrielle. Un transpalette cassé, des machines étranges, d'usine en entrepots, de cabanon en plateformes de chargement, tu connais cet endroit comme ta poche. Gamine déjà, c'était la zone ici. Jouer ici avec les pistolets à billes des frangins, trouver des trucs incroyable. Sauter dans la laine de verre en pensant que ça ferait comme une matelas. Au loin, un coup de feu. Alors ils tirent comme ça ? Ils flinguent au milieu d'une ville ? Ou alors est-ce qu'elle s'est débattue ? Ils vont sans doute battre la zone, tu piques vers le nord, par-dessus un muret, puis traverses la nationale, pantelante. Voler une caisse ? Se cacher chez quelqu'un ? Ils auront laissé un type pour surveiller le parking, s'ils sont pas cons. Tu files vers le nord et la forêt. Vous y construisiez des cabanes. En fait c'est plus un bois, quand on y pense. Mais au delà, il y a un autre bout de nationale, et plus de chances de se faire prendre en stop là-bas. Souffle régulier, esprit clair, ta priorité est de sauver ta peau. Il doit être entre midi et treize heures, Camille est sûrement morte, Paul et Marine sont probablement morts. Il est temps de changer de pays. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Tu passes par l'autoroute. Ça coûte un bras, mais ça va quand même plus vite que par les départementales. Trafic fluide. A2, Valenciennes, pause café dans une station. Sandwich triangle à cinq balles, tu as encore faim, tu prends une barre de céréales. C'est sec, ça cale un peu. La route à nouveau. Tu espères que ça ira vite une fois là-bas, tu aimerais bien être rentrée à l'appart avant trop tard. (if: $doute <1)[Tu as envie de mettre un peu la pause, et pour ça il faudra que tu aies une sérieuse conversation avec Paul et Marine. Surtout avec Paul en fait. Marine, quand tu dis blanc, elle dit plus blanc que blanc. Tu t'en fais pas trop. Il faudra peut-être mettre la pression à Paul pour que les affaires cessent un peu. Tu ne sais pas combien vous avez d'argent de côté, c'est Marine qui gère. Espérons que vous en avez suffisamment pour envisager une reconversion dans un truc moins craignos. Du recel, du petit deal. Ça t'irait mieux tu penses.] (else:)[Histoire de pouvoir faire une partie ou deux à trois avant que Paul n'aille se coucher.] Regard à la banquette, chargement en évidence, tranquille. Pas ou peu suspect. [[La frontière s'annonce.]]Pas de contrôle, c'est plus surveillé dans l'autre sens, en fait. Tu sors assez vite. Des routes de plus en plus petites, des coins de plus en plus paumés, des maisons de plus en plus espacées. Jusqu'à une route de terre, toujours peur que les bidons se renversent ici, mais c'est jamais arrivé. Tu te gares dans la cour de la ferme. La voiture n'est pas celle de d'habitude. (if: $doute >0)[Ce qui t'inquiète. Tu gardes ton couteau dans ta poche. Ils te fouillent à l'entrée d'habitude. Tu l'enlèveras si tout va bien.] (else:)[Ils ont dû avoir une galère avec celle d'avant. Des sources d'emmerde permanentes.] Tu sors, claques la portière, [[la porte d'entrée s'ouvre.]]Tu restes près de la voiture. Tu le connais pas. D'habitude, un petit mec d'une cinquantaine d'années, qui fait des blagues nulles. Là, un grand, gros, rasé, barbu. D'où il sort ? (if: $doute >0)[Tu as l'air détendue, les mains dans les poches, sur le couteau.] Il approche lentement. En marcel malgré le temps, un type qui aime montrer ses muscles. À quelques mètres : "Salut." "Salut, je suis nouveau." Méfiance quand même, t'aime pas trop quand on te préviens pas avant des changements. Il a l'air de se diriger vers la voiture. Brusquement, il attrape un truc à l'arrière de son pantalon. [[À peine le temps de réagir.]] (if: $doute >0)[ [[Lui filer un coup de couteau.]] ]Tu te dis : "J'aurais dû m'en douter." Il ne perd pas de temps en sommation, des deux mains, vers ton visage, à bout portant. L'air explose. Ta tête aussi. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Tu es plus rapide, bien plus. Avant même qu'il ait pu retirer son pistolet de son froc, tu lui as planté ton couteau dans le cou, visé la veine, tapé un peu à coté, il hurle, d'un mouvement rotatif, rattraper ton erreur, rattraper la jugulaire. Coup sec, bruit humide par dessus les cris. Du sang, par jets réguliers, son cœur. C'est peut-être ton premier, peut-être pas. Quelques laissés pour morts, au fil des ans. Ça n'a pas le temps de te peser, la porte s'ouvre à nouveau et trois silhouettes sortent en trombe, armes au poing et le hurlement disparait sous les coups de feu. Premier réflexe : se jeter au sol, rouler, ne pas s'arrêter. Courbée, passer de l'autre coté de la caisse. Tu n'as pas pu ramasser le flingue du gus en train de se vider. Il est tombé dessus, et tu veux pas le toucher. Les vitres craquent, la tôle se troue, un pneu se dégonfle. Tu pourras pas repartir avec. Tu sais qu'ils approchent en courant. Ils ont arrêté de tirer. C'est perdu d'avance, tu le sens. Ils peuvent pas te voir. Y'en a un qu'arrive par la gauche. Tu te ramasses, prête à bondir. FLOC FLOC FLOC les rangers dans la boue, tu passes par dessus le capot, les armes se lèvent, le temps qu'ils visent tu as bondi sur la plus proche. Juste le temps de voir qu'elle est jeune, un drapeau français tatoué dans le cou. Des détails à la con. Elle tire, mais tu l'as surprise, elle te loupe. Ton poids la renverse. Un, deux, trois coups de couteau dans les seins. Le premier, avec le poids de la chute, ton poids, s'enfonce entre les côtes, vers les poumons avec de la chance, les suivants, histoire d'être sûre. Elle mourra. Tu comptais sur un éventuel temps de latence chez les autres. C'est perdu. Bang. Bang. La douleur te terrasse, tu tombes sur le flanc, tu roules sur le dos. Tes jambes se crispent, tes doigts dans la boue, serrés. Alors que tu meurs, à ton oreille gauche, les râles d'agonie de ta victime. Vous ne vouliez mourir ni l'une ni l'autre. C'est con. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Il y a du boulot. Tu vides ta tasse et d'un hochement sec de la tête, tu lui fais comprendre que c'est bon, on s'est bien amusées, mais il est temps d'en venir aux affaires. Étrangement, elle comprend tout de suite et elle a même l'air un peu déçue. [[Vous sortez.->Pas le temps]]"Quoi d'neuf ?" Mouaip. Ça peut marcher. Elle reste un instant suspendue, puis son visage s'illumine et elle part en trottinant vers le salon, tu la suis sans comprendre. Elle tire un tirroir si brusquement qu'il se déboite et tombe par terre. Dedans, des feuilles, beaucoup. Elle fouille, les étalant sur le sol, jusqu'à tomber sur une épaisse liasse de feuillets. Tu t'approches, curieuse. [[Elle te les tend.]]Vous avez déjà perdu trop de temps. Elle farfouille dans ses poches, n'en sors rien, tu commences à perdre patience. "GROUILLE !" Elle se dirige en trainant les pieds jusqu'à un bol à merdouilles, tu as envie de lui coller un coup de pied au derche pour qu'elle se magne. Finalement, après une bonne dizaine de secondes pour faire la mise au point sur le contenu du bol elle extirpe un trousseau de clefs. Tu le lui arraches des mains, et tu la tires à l'extérieur de la maison. Sa caisse est pourrie, mais ça devra faire l'affaire. Tu l'ouvres et tu la bazardes à l'arrière. "Mets ta ceinture." Tu montes à l'avant. La rue est déserte, tu as du mal à respirer, oppressée. Quelque chose plane. Un poids sur la poitrine. Tu n'as qu'un couteau en cas de conflit. Au troisième coup de clef, la berline démarre. Elle s'extirpe hors du jardinet comme un veau obèse, rampant sur ses pneus. Tu sens que tu vas détester la conduire. Un feu, deux feux, la bretelle, [[Paris]] [[Lille]]Elle titube hors de la cuisine. Elle a pas imprimé, tu en es sûre. Elle pipe que dalle, mais peut-être qu'elle obéira. Tu t'approches de la fenêtre, observe la rue. Rien pour l'instant. Le temps, au ralenti, l'impression qu'elle met trois plombes. À deux reprises, tu lui gueules de se magner, elle répond pas. Tu passes dans le salon, mais elle n'y est pas. Tu l'appelles. Elle répond pas. Il y a une autre porte, qui donne vers sa chambre, tu l'entends fourrager là-bas. Tu y vas. La pièce est dans le même état que le salon. Elle est à quatre pattes, visiblement en train de chercher quelque chose sous son lit. "Qu'est-ce que tu fous ?!" Elle lève vers toi des yeux larmoyants. "Il veut pas sortir." Tu mets quelques secondes avant de réaliser qu'elle parle du chat. Tu restes quelques secondes immobile pour bien apprécier la situation et quelle insulte tu vas choisir en premier, mais avant que tu puisses dire quoique ce soit, [[un coup de freins devant la maison.]] À la maison. Préparer une grande évasion, par la manche ou l'atlantique ou la méditéranée ou peu importe. Surtout, retrouver les autres. Tu peux pas t'occuper de Camille toute seule. T'es pas prête à avoir un gosse à charge, surtout pas un gosse de 30 ans. Tu aurais pu/dû la laisser chez elle. Tu l'as pas fait, va savoir pourquoi, c'est pourtant pas les remords qui t'ont étouffée par le passé. Quand on fait ce boulot, on apprend à ne pas prendre de risques inutiles, à sacrifier des pions pour protéger les grosses pièces. Mais quand t'y penses, t'as jamais vraiment sacrifié qui que ce soit. Quand c'est arrivé, les choix s'imposaient et c'est pas toi qui les as pris. Une conclusion de toute façon : il faut être un sacré connard pour laisser quelqu'un en plan dans ce genre de situation. Mais bon, y'a des gens qui sont des connards et qui le disent, qui l'assument. Tu les détestes plus que tout. Mains se crispent sur le volant. Quelques visages qui repassent, une patronne, un collègue, un prof de fac. Pourquoi tu penses à ça maintenant ? Péage, A1. [[Appréhension grandissante.]]Vers le nord. Tu conduiras jusqu'à ce que la bagnole lâche ou que vous n'ayez plus de cash. Rentrer en banlieue maintenant, ç'aurait été se jeter dans la gueule du loup. Tu espères qu'ils vont bien, qu'ils rappelleront quand ils seront en sécurité. La pluie. La voiture fait un boucan dingue, le moteur, des machins qui vibrent partout. Tu as faim. "Tu vas me tuer ?" Effrayée. Quelque chose lâche en toi, un nerf, sans doute. La pression fait céder une vanne et tu commences à rire. Du mal à garder une trajectoire sereine sur la route, obligée de ralentir un peu. Le rire se crispe, des spasmes à l'estomac comme des crampes. Elle te regarde, confuse et c'est encore plus marrant, tu sais pas pourquoi. Finalement, une aire de repos, tu sors, encore secouée, la respiration anarchique, et tu vomis dans une poubelle. Tu vas te rincer dans les toilettes plubliques. Quand tu reviens, elle attend toujours dans la voiture. Tu es calmée. Au fond, tu comprends son idée. Un truc qui couille, tu l'emmènes en voiture, pas de témoin... Enfin, si tu avais voulu la tuer, tu l'aurais fait chez elle. Elle lève des yeux intrigués vers toi. "Excuse-moi. Non, je vais pas te tuer. Quelque chose s'est mal passé, il vaut mieux qu'on s'éloigne et qu'on se planque un moment, tu comprends ?" Elle ouvre la bouche, la referme sans rien dire, puis hoche la tête. Tu remontes, redémarres. Plusieurs kilomètres et puis elle dit : "Merci." Tu hoches la tête avec un sourire. Tu ignores pourquoi tu te sens minable. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]] Tu refusais d'y penser jusque là. Que trouveras-tu en rentrant ? Une bande jaune, des traces de craie au sol, du sang sur le sol, des trous dans le canapé. Tu n'oses pas appeler, trop peur de tomber sur des répondeurs, angoisse renforcée. Eux ils appellent pas. Ils appellent pas, putain. Et l'autre gogole qu'a toujours le nez collé à la vitre, t'as envie de hurler. Finalement, tu cèdes, tu appelles. ==> "Vous êtes bien sur le portable de Paul, je ne s-" "Bonjour, vous êtes sur la messagerie du 07.45-" <== Tu loupes la sortie. Tu loupes la sortie pour rattraper celle que tu avais déjà loupée. Tu continues tout droit. La bagnole se traine, t'y fais même plus gaffe. Périf fluide. Finalement, deux-de-tension se réveille. "On va où ?" "J'en sais rien." =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]] Intriguée, tu ouvres le tiroir. Tu te souviens qu'elle aime dessiner et qu'elle se débrouille pas mal. Tu espères que son état n'a pas altéré ça aussi. Tu remues un peu le bordel, à la recherche de quelque chose qui accroche ton regard. Des personnages incomplets, auxquels il manque les jambes ou dont la tête a été gommée. Des études ou juste un moyen de passer le temps ? Finalement, au fond, un gros bloc de feuilles. Tu l'extirpes. Tournant quelques pages, tu vois vite que c'est/c'était censé devenir une bande dessinée. Les bulles sont vides, beaucoup de cases sont raturées ou à moitié gommées. Elle revient à ce moment là. Quand elle voit ce que tu tiens, elle se fige. Elle ne lâche pas les tasses qu'elle tient, mais une bonne dose de café finit sur le lino. Elle a pas l'air de s'en préoccuper. Finalement, elle s'approche, te donne ton café et te reprend le tas de feuille des mains. Elle le tient un instant contre elle, puis te le rend. Un moment, elle dit rien, et tu te demandes si elle t'en veut, mais finalement, timide : "T'en penses [[quoi ?"->Elle te les tend.]](set: $cuisine to 1) Elle et son ex, tu crois. Il est mort l'année dernière ou celle d'avant, en prison. Il était tombé pour trafic. Naturellement dépressif, il a pas tenu le coup enfermé. S'ils l'avaient fait passer par la case désintox avant, peut-être, mais ils s'en foutent, en fait. Un drogué de moins, ils se frottent les mains. Elle revient avec une tasse de café qu'elle te tend. Elle regarde la photo mais ne dit rien. Tu sens l'incident diplomatique pas loin. Tu l'aimais pas beaucoup. C'était un mauvais, du genre à vendre la télé de sa grand-mère pour sa dose. Les gens disent : "ils sont tous comme ça", mais c'est pas vrai. En fait, tu penses que ce type là, Julien ou Jules ou machinchose, il aurait vendu la télé de sa grand-mère quoi qu'il advienne. Et toi t'es mieux ? Oui. Déjà, tu voles pas ta grand-mère. L'envie de sortir se fait de plus en plus pressante. "Bon, on s'y met ?" Tu essayes d'avoir l'air un peu enjouée, genre "allez, au boulot, c'est pas tout ça", mais ça sonne faux. Évidemment, y'a que toi qui remarque, l'autre, dans les vapes, elle a besoin d'un effort de concentration pour comprendre les mots. Elle doit les analyser un par un, les réunir dans une phrase et ensuite, analyser le sens de la phrase. Autant dire que le ton, ça passe à la trappe. Après quelques secondes, elle percute et t'entraine vers la porte qui donne sur [[le jardin.->Pas le temps]]Premier réflexe : tu mets tes gants. (if: $lecture is 1)["Planque-toi quelque part, et vite." Elle se lève, chancelle puis trottine vers sa chambre. Un couteau dans ta poche. Qui c'est ? Tu t'approches discrètement de la fenêtre, et tu arrives à temps pour voir deux personnes. L'une se dirige vers la porte, l'autre fait le tour. Pas des témoins de Jehovah, pas des flics, vu leur look. Instinctivement, tu plonges la main dans ta poche, la refermes sur le manche de ton couteau. Des pas sur le perron... Intrus numéro 1 toque à la porte.] (else:)[Tu bouillonnes de rage, de frustration. Qui ?! Qui vous a trahies ? Les portières claquent deux silhouettes en sortent. L'une se dirige vers le jardin, l'autre s'avance vers la porte. Tu attrapes Camille par la nuque et amène son visage à quelques centimètres du tien. "Si tu bouges, si tu mouftes, c'est moi qui te tues." Tu sais être menaçante, la peur dans ses yeux. Tu la fais rentrer sans ménagement dans une penderie vide (toutes les fringues sont par terre). Pour te défendre, quoi ? Rien. Ton canif. Ils auront des vraies armes. Ça toque à la porte.] [[Aller ouvrir.]] [[Rester silencieuse.]]Joue-la cool, naturel. La clef est dans la serrure. Un tour. Cloc. Tu entrouvres la porte. "Oui ?" De l'autre coté un type qui pourrait être un tueur ou un représentant de commerce. "Vous êtes Mme Raynault ?" Tu ouvres un peu plus la porte. Toujours donner le change avec la main droite, les gens ont pas l'habitude des gauchers. "Vous êtes de la police ?" Le type cache sa surprise, mais pas très bien. "Oui. J'aurais quelques questions à vous poser." Il ment, mais pas très bien. Il plonge la main dans sa veste, comme pour attraper une carte ou un badge ou tu sais plus ce qu'ils ont en France. Main droite : bloquer sa main dans le pan de sa veste en poussant sur le coude. Pas longtemps, juste le temps de sortir le couteau de ta poche et de lui planter dans l'oeil. Il braille, bascule en arrière et tu te laisses entrainer par son poids pour faire peser ta masse sur le couteau, pour qu'il aille plus loin. Du sang qui gicle. Pas le temps, pas le temps, tu lâches le manche, doigts blancs, tu le traines à l'intérieur et tu fermes la porte. C'est à ce moment là que la porte de derrière s'ouvre et que [[l'autre entre.]]Il faut que tu te planques quelque part, toi aussi. Dans ce bordel monstre, difficile de trouver un endroit vide. Tu fais le tour des meubles et tu finis par te réfugier dans la cuisine. Tu entends la poignée qui tourne dans le vide. Près de l'évier, rien, dans le tiroir, rien, tu cherches. Finalement, dans un placard un couteau de cuisine, pas très aiguisé, mais pointu, et plus long que ton canif. Il tambourine un moment. Finalement, c'est la porte de derrière qui s'ouvre. Elle était pas fermée. Putain de merde. Tout se passe vite. T'as du faire du bruit en fouillant. Des pas précipités dans le salon, vers la porte, le bruit de la clef, la porte de devant qui s'ouvre. Les enceintes continuent sur leurs guitares sèches et toi, collée au mur, accroupie derrière l'évier, tu attends, prête à bondir. Tu pourrais tenter de sortir par la fenêtre, mais ça voudrait dire laisser tomber Camille, fuir et la laisser se faire crever. [[Tu peux pas faire ça.]]Des planches crayonnées, des notes partout. Difficilement lisible. Tu tournes quelques pages, espérant trouver un sens, des évènements qui se suivent. C'est une BD, non ? T'en sais rien. C'est peut-être juste une succession de dessins ou de situations. Quelques trucs semblent avoir un rapport les uns avec les autres, des personnages qui reviennent, peut-être. Deux ou trois cases qui s'enchainent avec un décor assez cool, bladerunner ou un truc du même genre, t'es nulle en SF, et puis après ça passe complètement à autre chose. Un peu connement, tu dis : "C'est joli." Tu le penses, mais c'est pas ce qui t'es venu à l'esprit en premier lieu. Par soucis d'honnêteté, tu ajoutes : "C'est un peu le foutoir, quand même." Elle sourit, hoche la tête. [["C'est quoi l'histoire ?"]](set: $lecture to 1) D'un coup elle s'anime, presque vive, elle fait quelques mouvements étranges avec ses bras et secoue la tête. "En fait je sais pas trop tout ça j'ai tout dessiné quand j'étais arrachée" Aucune ponctuation dans ses phrases, elles sortent par salve. Là elle marque une pause et elle te prend les bazar des mains pour le parcourir à son tour. "À chaque fois j'en rajoute un peu je sais qu'il y a un truc génial pas pas loin l'histoire que je voudrais celle que je veux raconter mais" Elle repose le tas de feuilles dans le tiroir et le referme, puis hausse les épaules. "Quand c'est fini je trouve plus grand chose" Tu doutes que ce soit la seule raison pour laquelle elle se défonce, mais c'est peut-être celle qu'elle préfère. Visiblement, ça l'a un peu sortie de sa léthargie. [["T'as essayé de dessiner clean ?"]]Elle grimace. "Marche pas pas d'idées ma tête tu sais j'ai plus grand chose quand je prends rien" Une gorgée de café pour avaler cette phrase et la résignation qui va avec. Tu l'imites. "Peut-être qu'il suffirait que tu décroches un peu. T'y verrais plus clair." C'est facile à dire. Son expression est difficilement déchiffrable comme son bordel de pages, embrouillée et incompréhensible. Vous dites rien pendant un moment. L'odeur du café a couvert celle de la pièce, c'est un soulagement. "P'tête" Tu t'y attendais pas. "Y'a encore des centres en angleterre, en belgique. Tu veux qu'on regarde ?" Elle a l'air d'hésiter, puis hoche la tête brusquement. Vite avant que je change d'avis, ça veut dire. Une rapide recherche sur internet vous donne quelques adresses, des numéros à appeler. Elle a pas l'air jouasse, elle regrette peut-être déjà sa décision, mais elle ne l'exprime pas clairement. "Bon, je vais appeler là et voir s'ils ont une place, tu ferais bien de préparer tes aff-" Tu t'interromps brusquement. Un bruit de pneus devant la baraque. Tu tournes la tête vers elle. "T'attends quelqu'un ?" Elle fait non. [[Tu te lèves, alerte->un coup de freins devant la maison.]] T'as le temps de rien faire. Tu savais pas que la porte était ouverte, t'as pas eu le temps de vérifier, t'y as même pas pensé. La quarantaine, cheveux courts, bouche amère et les yeux vides, elle te fera pas de discours avant de te descendre. Flingue braqué sur toi, elle est à trois mètres, tu seras morte avant de la rejoindre, tu seras morte avant d'avoir réussi à extirper le couteau de l'orbite du premier. Tu lèves les mains. Elle s'approche d'un pas, deux, le canon passe de ton torse à ta tête. Elle veut une mort immédiate, est-ce que le meurtre de son pote l'y pousse ? Des questions inutiles vu la situation. Elle fait un pas de plus, s'immobilise. Elle est à deux mètres, et toi, figée tu regardes l'obscurité du conduit dont jaillira la mort, ta mort, d'ici quoi ? Une à trois secondes ? (if: $lecture is 1)[ [[Derrière, un mouvement discret]]] (else:)[ [[Tu aimerais fermer les yeux.]]]Tu prends une grande inspiration, calmes les tremblements de tes doigts. Ils avancent, prudemment. L'initiative. Il te faut l'initiative. Tu décolles de ta cachette, silencieusement et te plaques près de la porte. Un couteau dans chaque main, Raphaël. C'est un peu ridicule, mais c'est le seul espoir que tu aies : qu'ils soient côte à côte et pris au dépourvu tous les deux quand tu attaqueras. Les pas se rapprochent, mais ils peuvent aussi bien se diriger vers la chambre, vers Camille. Tu les aurais dans le dos. La musique a couvert tes pas, mais elle couvre aussi un peu les leurs. Tu en as marre d'attendre. Du bout des orteils, tu renverses la poubelle. Blong. Aussitôt, ça court vers toi, tu es prête. Ça s'arrête un peu avant la porte. Prudent. Tu t'accroupis. Au plus bas, tu attends juste une demi seconde et tu pivotes dans l'embrasure, et tu vois, pas de bol, un seul intrus. Trop tard pour demi-tour, tes jambes se tendent d'un coup, te propulsent en avant, si près du sol, lui il est surpris, comme prévu, il tire par réflexe, mais la balle te passe bien au-dessus. Le temps qu'il ajuste sa visée, tu es déjà dans son ventre, à travers le costume et tu remontes en le percutant avec l'épaule. Assez vite, un coup de feu, venant de la droite, tu penses : [[pourvu que ça loupe.->Tu aimerais fermer les yeux.]] Tu te jettes à genou, tu te mets à supplier. Tu pleures, tu hurles pour garder son attention sur toi. Elle parait un peu surprise, c'est le moment que choisit Camille. Elle se jette sur elle, mais elle est faible, physiquement, et elle sait pas s'y prendre. Une balle part, va se ficher dans le mur derrière toi. Tu te jettes pour attraper l'arme dans le holster du cadavre devant toi. Elle dégage Camille d'un coup d'épaule, te met en joue. Vous tirez en même temps, tu vises moins bien mais t'es mobile. Sa balle te traverse la cuisse. La tienne, vers la cage thoracique et reste dedans. Elle tombe en arrière, tu tombes sur le côté. Tu cries, elle elle peut pas. Un coup d'oeil aux dégats pendant qu'elle agonise : le muscle qui a été touché, pas l'artère, tu vas pas mourir. Hôpital, police, questions, peut-être prison, si tu arrives pas à broder, si Camille se laisse impressionner... Mais tu mourras pas de suite. La douleur s'intensifie, empli l'espace conscient de ton cerveau. C'est flou, mais tu vois Camille avec un téléphone. Tu essayes de lui faire signe, elle voit rien, elle te tourne le dos. Tu rampes sur le lino, c'est atrocement douloureux. Tu sors les clefs de la voiture, celle avec le colis dedans, tu enlèves tes gants et tu fourres le tout dans la poche de la nana, toujours pas morte, le souffle court, les yeux révulsés. La pauvre. Tu sombres dans l'inconscience. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Une sensation de chaleur dans la machoire puis la douleur qui explose en fait elle sait pas viser tombes maispasmorte une seconde détonation puis encore une encoreune uneuneuneue. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]] Visiblement, un carton lui est tombé sur la tronche. Tu poses le chat sur le lit, tu l'aides à se dégager. Elle râle. Difficile de pas sourire. Elle te regarde avec reproche, mais ça te fait juste sourire un peu plus. Le chat se roule un peu sur la couette, tu le montres du doigt. "Et lui ?" Elle te montre ce qu'elle essayait d'attraper : au-dessus de la penderie, une veille caisse avec une grille. Bon, vous emmenez le chat, super. Tu es plus grande qu'elle, tu attrapes la boite sans peine et tu essayes de faire rentrer l'animal dedans. Il veut pas, il te griffe, alors tu le secoues un peu pour le calmer, mais il te griffe davantage alors tu le balances dedans brutalement et tu fermes la grille. Connard. Tu te tournes vers Camille, maintenant c'est elle qui sourit, mais tu sais pas si elle se fout de ta gueule ou si elle est juste contente que vous preniez son chat. "Allez, on y va." Elle enfile un vieux sac à dos plein à craquer et vous quittez la maison. Tu lui colles la caisse à chat entre les mains. Tu veux avoir les mains libres, au cas où. [[Le chemin de l'école, tu le connais par cœur.]]Au bout d'un moment, tu te perds dans la contemplation des micro goutelettes qui chutent et dérivent. Ça n'obéit pas vraiment au vent. En tout cas pas au vent comme tu le ressens. Quand on pense que dans les nuages y'a de la glace. Ton estomac te rappelle à l'ordre. Il va être temps de manger, bientôt. Tu te redresses et c'est à ce moment là que tu entends la voiture piler devant la baraque. Tu te jettes debout. Qui que ce soit, c'est pas bon. Il faut pas qu'elle ouvre. [[Tu cours vers la maison]]Il y a une particularité chez Camille : la porte de devant et la porte donnent toutes les deux dans le salon, elles se font face. Tu entres à temps pour voir que Camille a ouvert, qu'elle se tient toute droite dans l'embrasure de la porte. En face d'elle, le type a un flingue avec un silencieux. Par terre autour de ses pieds, du sang. Il lui a collé une, deux, trois, nous irons au bois t'en sais rien, mais il lui a tiré dans le ventre. La haine, la rage te submergent. À cette distance, couteau contre flingue, tu feras pas le poids, mais tu t'en fous. Tu cours vers lui, sortant ton couteau et le faisant passé de la main gauche à la main droite. Elle, elle s'affaisse, lui, il te remarque à ce moment là, te vise, mais le coup de feu vient de derrière et la balle te touche dans le dos. Ils étaient deux, l'autre à fait le tour. Tu t'effondres face contre terre, tu lâches le couteau, tu craches du sang, tu n'as plus d'air, tu suffoques. Un tir bien ajusté. Saloperie. =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Parce qu'en fait tu passais quand c'était l'un des parents qui t'emmenait. C'était rarement bon, quand ils faisaient le déplacement. C'était plus souvent pour Jordan que pour toi, mais des fois, c'était pour toi, et là, tout le trajet : "J'te préviens, ma fille, si tu t'as encore maravé avec que'qu'un tu vas avoir affaire à moi." Ça c'était 'ma. "Bon, qu'equ'emm'veut ta maîtresse 'core ?" Ça c'était 'ta. Il était blasé parce que le matin, il préférait dormir. "'Coute mon fils, faut pas qu'tu t'laisses emmerder par les aut', et toi aussi, là. T'm'écoute ? Personne d'ma famille s'laisse emmerder. T'entends ? Ma bis ta gar, Kim." Ça c'était les grands jours. Tu forces le pas, il bruine. Vous vous réfugiez un moment dans le PMU. Les gens vous lancent des regards intrigués, pas franchement hostiles, bizarrement. Un café, deux cafés, le chat qui se plaint. "Pourquoi vous trimballez vot'chat, Mme Raynault ?" Camille ne remarque même pas qu'on s'adresse à elle, elle est concentrée sur son café. Tu réponds à sa place. "Traitement anti-termite dans la maison." Premier truc qui t'est venu à l'esprit, ça a l'air de le satisfaire. Vous laissez s'écouler quarante minutes. Les petis vieux vont et viennent, que des hommes. Ils picolent. Finalement,[[vous décollez à 12h30]], vous êtes les dernières à quitter le bar. Ils reviendront après avoir mangé avec bobonne. Dehors, la bruine s'est changée en pluie. Vous courrez jusqu'à l'école. Là, garée en sac, la polo verte de Marine. Elle vous fait un appel de phare, comme si vous pouviez la louper. Tu balances un peu rudement le chat sur les genoux de Camille, qui s'installe à l'arrière et tu t'installes à la place du mort. Marine a des cernes, les cheveux ébouriffés et elle a l'air assez maussade. "C'est quoi ton problème, putain ?" Tu t'apprêtes à répliquer, mais tu ne saurais pas trop quoi dire. Juste l'impression d'avoir pris la bonne décision au bon moment. Tu dis juste : "Allez, démarre." =><= Fin ==> [[Revenir au début->Parking]]Cet endroit te déprime. Tu te lèves et [[tu retournes d'où tu viens.->Longer la nationale]](if: $doute >0)[ Il t'en fallait pas beaucoup plus. Goutte d'eau qui coupe l'herbe sous le pied. Portable rallumé : Appel Marine. ==> "Qu'est-ce qui se passe ?" <== Ensomeillée mais inquiète. Tu la réveilles. "Je laisse tomber. Pose pas de question. Paul est rentré ?" ==> "Non, pas encore." <== "Pas le temps de l'attendre. Tu prends trois slips et tu décolles. On t'attend devant l'école." ==> "Quoi ? Mais-" <== Tu as déjà raccroché. Camille te regarde, vitreuse. "On vient nous chercher dans une heure." [[Prépare-toi en vitesse]] [[Tu as le temps]] ] (else:)[ Oui, oui, tu vas arrêter. Les cadavres et les convois, les gangstas de merde qui s'étrippent pour deux bouts de shit, pour des regards croisés. Tu veux laisser ça derrière, maintenant. Tu rallumes ton portable, message court : Attrape Paul quand il revient, rejoignez-nous- Tu réfléchis -chez Francis. Pas de questions. "On y va ?" Elle hoche la tête en souriant. Tu sais que c'est pas cool d'éprouver de la pitié, tu peux juste pas t'en empécher. "T'as une voiture ?" "Oui. AH !" [[Elle part en trottinant vers la maison.]] ]